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La promesse du désarmement et de la paix

La promesse du désarmement et de la paix

1 June 1982
"C'est vers ce but-le but d'un nouvel Ordre mondial, divin par l'origine, englobant tout par sa portée, équitable en principe, provocateur par ses traits- qu'une humanité harassée doit s'efforcer de progresser."

-Tiré des écrits baha'is

La Communauté internationale baha'ie, une organisation non gouvernementale jouissant d'un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies et du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (FISE), a le plaisir de soumettre les observations qui suivent, ainsi que des extraits des écrits baha'is, à titre de contribution au travail important de la séance spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies consacrée au désarmement:

La Communauté internationale baha'ie adresse ses compliments les plus chaleureux aux participants à la deuxième session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le désarmement et a le plaisir de porter à leur attention, dans l'esprit de sollicitude et de coopération le plus profond, les vues baha'ies exprimées dans "La promesse du désarmement et de la paix" déjà mise à la disposition des délégués présents à la première session extraordinaire.

Cette solution baha'ie, offerte pour la première fois au monde vers le milieu du siècle dernier, est aujourd'hui, à notre avis, dans la perspective d'une course croissante à l'armement, de plus en plus pertinente. Nous espérons qu'elle puisse contribuer à des débats couronnés de succès durant la session actuelle.

De l'avis de la Communauté internationale baha'ie, le désarmement est essentiel à l'abolition de la guerre comme solution aux problèmes humains. C'est un but à la fois pour les gouvernements et les peuples. Nous - une seule race humaine interdépendante - vivons sur une petite planète, à une période de transition du nationalisme au globalisme, alors que les besoins d'un pays et de son peuple passent encore avant les besoins de l'humanité dans son ensemble.

Le désarmement général et complet des nations du monde exige donc que les gouvernements et les peuples aiguisent leur prise de conscience de l'unicité organique de la race humaine: chaque personne formant une cellule du corps de l'humanité, chaque nation étant un agrégat de cellules dans le corps de la planète et ne vivant dans la santé et le bonheur que lorsque l'organisme lui-même est sain.

Le désarmement requiert aussi la création d'une fédération mondiale, possédant les organismes nécessaires pour gouverner avec justice au nom de tous les gouvernements et peuples. De l'avis baha'i, la santé à la fois de l'état, nation et du monde dans son entier continuera de languir jusqu'à ce que tous les gouvernements s'accordent pour établir un semblable organisme supranational, une institution ayant le pouvoir de contrôler -et d'éliminer graduellement - la désunion entre les nations.

Un tel organisme mondial doit avoir à sa disposition assez d'armes et de forces armées pour empêcher une nation d'en attaquer une autre ou, si cela se produit, pour vaincre l'agresseur; et chaque nation ne conservera que suffisamment d'armes pour préserver l'ordre intérieur. Ce n'est qu'alors qu'une guerre mondiale dévastatrice deviendra impossible et que les guerres limitées seront promptement arrêtées. Les nations se joindront les unes aux autres pour résoudre non seulement les problèmes globaux d'éducation, d'alimentation, d'emploi (etc...), mais aussi ces questions cruciales de moralité, de loi et d'ordre, au niveau international, sans lesquelles il ne peut y avoir de paix durable.

La Communauté internationale baha'ie reconnaît qu'il n'existe pas de voie facile vers la paix mondiale. Les gouvernements nationaux ont certes la responsabilité de prévenir la guerre, de chercher des moyens de s'unir et de se désarmer, parvenant à un accord politique. Première étape vers la paix mondiale:

Aujourd'hui, la tâche que convient aux grands dirigeants est d'établir la paix, car en cela réside la liberté de tous les peuples. [1]

Toutefois, ultimement, chaque personne a aussi la tâche, par une prise de conscience de sa nature réelle, en tant que servante d'un unique Créateur et membre d'une seule famille humaine, d'accomplir la volonté divine qui est d'amener tous les peuples à l'harmonie et à la paix, délivrant la planète de la pauvreté et de la guerre. Dans cette deuxième étape - d'unité et de paix mondiales véritables - le bien-être individuel et social sera exprimé dans une civilisation reflétant les valeurs spirituelles d'amour, de compassion, et de justice.

Depuis plus d'un siècle, la Communauté internationale baha'ie a mis en œuvre le plan établi par Bahá'u'lláh, Fondateur de la foi baha'ie, pour la création d'un ordre mondial basé sur la justice et l'unité de tous les peuples. Représentant déjà un profil de l'humanité, avec des racines dans plus de 300 pays et territoires, parmi des personnes venant de plus de 1,600 milieux ethniques, ses membres, qui sont loyaux envers les gouvernements nationaux sous la juridiction desquels ils vivent, cherchent par des moyens constructifs à faire progresser la société vers cette prise de conscience mondiale sous-jacente à une paix éventuelle et à une civilisation mondiale.

Le désarmement, la paix et la civilisation véritable

Bahá'u'lláh écrivit à tous les rois et gouvernants, les encourageant, les conseillant et les exhortant en vue de l'établissement de la paix, rendant évident par des preuves concluantes que le bonheur et la gloire de l'humanité ne peuvent être assurés que par le désarmement et l'arbitrage. [2]

D'un accord général, tous les gouvernements doivent désarmer simultanément. Il ne convient pas que l'un dépose les armes si les autres refusent de le faire. Les nations du monde doivent coopérer dans ce domaine d'importance primordiale, afin de pouvoir renoncer toutes ensemble à la méthode cruelle des massacres humains. Aussi longtemps qu'une nation augmentera son budget naval et militaire, les autres états, dans un intérêt réel ou supposé, seront forcément entraînés dans cette folle compétition. [3]

Combien de milliers de personnes ont quitté leur travail dans des industries utiles pour œuvrer maintenant jour et nuit à produire de nouvelles armes plus meurtrières, qui répandront le sang de la race humaine plus généreusement que jamais auparavant. . . . Chaque jour, on invente une nouvelle bombe ou un nouvel explosif et les gouvernements doivent se défaire de leurs armes désuètes pour se mettre en produire de nouvelles, les anciens armements ne pouvant tenir tête aux récents. Leur coût incroyable doit être supporté par les masses infortunées. [4]

Les paroles suivantes de Bahá'u'lláh sont, certes, significatives quand nous nous arrêtons pour réfléchir sur l'état actuel d'un monde étrangement désordonné: "Combien longtemps encore l'humanité persistera-t-elle dans son caprice? Combien longtemps encore l'injustice se poursuivra-t-elle? Combien longtemps encore le chaos et la confusion régneront-ils parmi les hommes? Combien longtemps encore la discorde agitera-t-elle la face de la société? Les vents du désespoir soufflent, hélas, de tous côtés et la lutte qui divise et afflige la race humaine augmente de jour en jour. Les signes de l'imminence des convulsions et du chaos peuvent maintenant être perçus puisque l'ordre qui prévaut paraît être lamentablement défectueux". [5]

La vraie civilisation déploiera son étendard au cœur même du monde quand un certain nombre de ses distingués souverains à l'esprit magnanime - brillants exemples de dévotion et de détermination - se lèveront, lucides et résolus et pour le bien et le bonheur de l'humanité entière, afin d'instaurer la Cause de la paix universelle. Ils doivent faire de la Cause de la paix l'objet d'une consultation générale et chercher par tous les moyens en leur pouvoir à établir une union des nations du monde. Ils doivent conclure un traité ferme et établir une alliance dont les stipulations seront saines, inviolables et définitives. Ils doivent la proclamer au monde entier et la faire sanctionner par toute la race humaine. Cette suprême et noble entreprise - source réelle de paix et de bien-être pour le monde entier - devra être considérée comme sacrée par tous les habitants de la terre. Toutes les forces de l'humanité doivent être mobilisées pour assurer la stabilité et la permanence de cette très grande alliance. Dans ce Pacte intégral, les limites et les frontières de chaque nation devraient être clairement fixées, les principes sous-jacents aux relations intergouvernementales définitivement établis, et tous les accords et obligations internationaux nettement définis. De même, l'importance de l'armement de chaque gouvernement devrait être strictement délimitée car, s'il était permis à une nation quelconque d'accroître ses préparatifs de guerre et ses forces militaires, cela susciterait la suspicion chez les autres. Le principe fondamental sous-jacent à ce pacte solennel devrait être établi de telle sorte que, si quelque gouvernement devait ultérieurement violer l'une quelconque de ses clauses, tous les gouvernements de la terre devraient se lever pour le réduire à une complète soumission ou mieux encore, la race humaine tout entière devrait prendre la résolution de l'exterminer par tous les moyens à sa disposition. Ce remède par excellence serait-il appliqué au corps malade du monde qu'il guérirait assurément de ses maux et demeurerait éternellement sain et sauf.

Vous constaterez que si une aussi heureuse situation devait se produire, aucun gouvernement n'aurait plus besoin d'amasser continuellement des armements, ni de se sentir obligé de toujours produire des armes nouvelles pour conquérir la race humaine. Des effectifs réduits, assurant la sécurité intérieure, la correction des fauteurs de crimes et de désordres et la prévention des désordres locaux, seraient, à eux seuls, suffisants. Dès lors, la population tout entière serait en tout premier lieu débarrassée de la charge écrasante des dépenses actuellement imposées pour des fins militaires. Ensuite, des foules de gens cesseraient de consacrer leur temps à la découverte continuelle d'armes destructrices -témoignages d'avidité et de soif de sang si incompatibles avec le don de la vie- pour, plutôt, tendre leurs efforts à la production de tout ce qui peut promouvoir l'existence, la paix et le bien-être de la race humaine et devenir une cause de développement et de prospérité universelle. Alors, chacune des nations du monde régnera dans l'honneur, et chaque peuple sera bercé par la quiétude et le contentement.

Quelques-uns, inconscients du pouvoir latent des entreprises humaines, considèrent ceci comme hautement utopiste et même hors d'atteinte des plus grands efforts de l'homme. Cependant, tel n'est pas le cas. Au contraire, grâce à l'infaillible secours de Dieu, à l'aimante bonté de ses élus, aux entreprises sans rivales de sages et puissantes âmes et aux pensées et idées des chefs éminents de l'âge actuel, rien ne peut être considéré comme inaccessible. Un incessant effort est requis. Rien moins qu'une indomptable détermination ne peut réussir. Plus d'une cause, considérée dans les temps révolus comme une pure vision, est présentement devenue des plus faciles et des plus praticables. Pourquoi cette Cause très grande et très élevée - étoile du matin au firmament de la vraie civilisation et source de gloire, d'avancement, de bien-être et de succès pour l'humanité entière- devrait-elle être considérée comme irréalisable? Le jour viendra sûrement où sa brillante lumière illuminera l'ensemble du monde. [6]

L'unicité du genre humain

"Le Tabernacle de l'Unité", proclame Bahá'u'lláh dans son message à l'humanité entière, "a été érigé. Ne vous considérez pas réciproquement comme des étrangers. . . . Vous êtes les fruits d'un seul arbre et les feuilles d'une seule branche. . . . Le monde n'est qu'un seul pays et l'humanité ses citoyens. . . . Qu'un homme ne se glorifie pas d'aimer son pays mais qu'il tire plutôt gloire de ceci, qu'il aime ses semblables." [7]

Qu'on ne s'y trompe pas. Le principe d'unité de l'humanité - pivot autour duquel tous les enseignements de Bahá'u'lláh évoluent - n'est pas qu'un simple accès d'émotivité ignorante ou une expression d'espoir vague et pieux. Son appel ne doit pas simplement être identifié à un réveil de l'esprit de fraternité et de bonne volonté entre les hommes, ni ne vise-t-il uniquement à favoriser la coopération harmonieuse entre les peuples et nations individuels. Ses implications sont plus profondes, ses prétentions plus grandes que toutes celles que les Prophètes de jadis aient pu avancer. Son message ne s'applique pas seulement à l'individu mais il se soucie en premier lieu de la nature des rapports essentiels qui doivent unir tous les états et nations en tant que membres d'une seule famille humaine. Il ne constitue pas simplement l'énoncé d'un idéal mais il est inséparablement associé à une institution qui peut adéquatement incarner sa vérité, démontrer sa validité et perpétuer son influence. Il implique un changement organique dans la structure de la société actuelle, un changement tel que le monde n'en a jamais encore fait l'expérience. Il constitue un défi, à la fois hardi et universel, aux doctrines vieux-jeu des crédos nationaux - crédos qui ont eu leurs jours et qui, dans le cours ordinaire des événements tel que prévu et contrôlé par la Providence, doivent faire place à un nouvel évangile, fondamentalement différent de ce que le monde a déjà conçu. Il n'exige rien de moins que la reconstruction et la démilitarisation du monde civilisé dans son entier - un monde organiquement unifié dans tous les aspects essentiels de sa vie, sa machinerie politique, ses aspirations spirituelles, son commerce et sa finance, son écriture et son langage, et pourtant infini par la diversité des caractéristiques nationales de ses unités fédérées.

Il représente la consommation de l'évolution humaine, une évolution qui a eu ses tout débuts dans la naissance de la vie de famille, son développement subséquent dans l'accomplissement de la solidarité tribale qui, à son tour, a conduit à la constitution de l'état-cité et s'est plus tard étendu par l'institution de nations indépendantes et souveraines.

Le principe d'unité de l'humanité tel que proclamé par Bahá'u'lláh, porte en lui ni plus ni moins qu'une affirmation solennelle que l'atteinte de ce stade final de son étonnante évolution n'est pas seulement nécessaire mais inévitable, que sa réalisation approche rapidement et que rien moins qu'un pouvoir né de Dieu ne peut réussir à l'établir. [8]

Un super État mondial

Une forme quelconque de super État  mondial doit être élaborée, en faveur duquel toutes les nations du monde auront volontairement cédé toute prétention à faire la guerre, certains droits de lever des taxes et tous leurs droits à maintenir des armements, sauf aux fins de maintenir l'ordre à l'intérieur de leurs états respectifs. Un tel état devra inclure dans son orbite un Exécutif international adéquat pour faire respecter l'autorité suprême et indiscutable par tout membre bénéficient de la richesse commune. Un Parlement mondial dont les membres seront élus par les gens de leurs pays respectifs et dont l'élection sera confirmée par leurs gouvernements respectifs, et un Tribunal suprême dont le jugement aura un effet astreignant même dans les cas où les parties concernées ne consentiront pas volontiers à soumettre leur cas à sa considération. Une communauté mondiale dans laquelle toute les barrières économiques auront été démolies en permanence et où l'interdépendance du capital et du travail aura définitivement été reconnue. Dans laquelle la clameur de la lutte et du fanatisme religieux aura à jamais été apaisée, dans laquelle la flamme de l'animosité raciale aura finalement été éteinte, dans laquelle un code unique de droit international -produit du jugement réfléchi des représentants fédérés du monde, aura pour sanction l'intervention instantanée et coercitive des forces combinées des unités fédérées, et, finalement, une communauté mondiale dans laquelle la furie d'un nationalisme capricieux et militant aura été transmuée en une conscience durable de la citoyenneté mondiale. Tel, en effet, apparaît dans ses plus grandes lignes l'ordre anticipé par Bahá'u'lláh, un ordre qui viendra à être considéré comme le plus beau fruit d'un âge qui chemine lentement vers la maturité. [9]


[1]Tiré des écrits baha'is. Les passages qui précèdent sont tirés des textes baha'is suivants: Foundations of World Unity [Fondations de l'Unité Mondiale], p. 25i
[2]Bahá'u'lláh et l'Ére Nouvelle, p. 219
[3]et [5] -- Le Secret de la Civilisation Divine, p. 86 et pp. 88-91
[4], [6], [7] et [8] -- The World Order of Bahá'u'lláh [L'Ordre mondial de Bahá'u'lláh], pp. 32, 41, 42-43 et 40-41.

La prévention du crime et la lutte contre la délinquance

La prévention du crime et la lutte contre la délinquance

Déclaration de la Communauté internationale baha'ie au Comité pour la prévention du crime et de la lutte contre la délinquance, septième session. Point 6 de l'ordre du jour.

Vienne, Autriche—15 March 1982

Merci Monsieur le Président de nous avoir donné la parole. Se référant aux résolutions 35/172 et 36/22 de l'Assemblée Générale, sur les exécutions arbitraires ou sommaires, la Communauté internationale baha'ie aimerait faire la déclaration ci-après. Elle espère ainsi contribuer aux travaux de ce comité concernant le point 6 de son ordre du jour.

Les exécutions sommaires et arbitraires auxquelles je ferai allusion et qui ont eu lieu dans un seul pays revêtent un caractère particulier. Il s'agit de 78 exécutions qui ont en commun, entre autres, leur caractère sommaire et arbitraire. La plupart des victimes ont été battues ou brutalisées au moment de leurs arrestations. Elles ont été exécutées tantôt peu après leurs arrestations, tantôt après des mois de détention. Elles ignoraient, souvent jusqu'à la veille ou le moment même de leur exécution, le sort qui leur avait été réservé, la sentence de la peine capitale ayant été appliquée quelques heures après sa prononciation.

Quant à leurs familles, elles étaient informées du sort de leur proche lorsque leur cadavre leur ont été rendu. Elles ont pu constater les traces de torture sur quelques cadavres. Les médias ont généralement rapporté ces exécutions.

Quelques autre exécutions récentes, cependant, ont été menées en secret. Les autorités et les médias du pays se sont tus sur ces cas. La découverte des cadavres, enterrés dans un terrain vague réservé par les autorités aux soi-disant "infidèles" était un fait du hasard.

Dans les cas ou une charge était retenue contre les victimes, elle n'avait aucune base légale. Les accusations prononcées étaient sans fondement, elles ne reposaient sur aucun fait réel. Aucune preuve, aucun document n'ont été présentés à l'appui des accusations. La procédure légale n'a pas été respectée. La défense n'a pas été entendue. La peine capitale a été exécutée alors qu'il n'y avait aucune possibilité d'appel, aucune voie de recours. La cour suprême a confirmé toutes les décisions d'exécution.

Lorsqu'il y avait une interrogation, elle a été menée sous la menace, sous la torture morale et physique. Les victimes n'ont jamais pu avoir recours à un avocat.

Monsieur le Président, on peut diviser ces exécutions sommaires et arbitraires en trois catégories:

Premièrement: condamnation suivie de l'exécution, sous de fausses accusations, sans aucune preuve à l'appui.
Deuxièmement: condamnation suivie de l'exécution, sous l'accusation d'appartenance à une communauté religieuse.
Troisièmement: exécutions secrètes.

Monsieur le Président, permettez-moi de décrire brièvement les circonstances qui ont entouré une exécution récente. Huit personnes, dont une femme, furent exécutées secrètement le 27 décembre 1981, alors qu'elles avaient été arrêtées à peine deux semaines auparavant c'est-à-dire le 13 décembre 1981. Les familles des victimes n'ont pas été informées de leur arrestation ni de leur jugement ni de leur exécution. Seul le hasard leur a permis de voir les certificats d'inhumation et d'apprendre que les corps de leurs proches avaient été enterrés sans sépulture dans un terrain vague. Le 3 janvier 1982 le Président de la Cour suprême du pays a nié que ces exécutions aient eu lieu, pour se rétracter implicitement le surlendemain en annonçant l'exécution de ces huit personnes accusées d'avoir "espionné pour le compte de puissances étrangères". Cette prise de position du Président de la Cour suprême a été mentionnée dans la presse.

Monsieur le Président, ces 78 exécutions sommaires et arbitraires se situent entre le 27 septembre 1979 et le 28 février de cette année. Elles ont frappé des hommes et des femmes, membres de ma communauté. Parmi eux se trouvait un homme de 80 ans.

Monsieur le Président, la déclaration que nous venons de faire est appuyée par des documents en possession de la Communauté internationale baha'i.

Egalité, développement et paix

Egalité, développement et paix

Déclaration soumise par la Communauté internationale baha'i, organisation non-gouvernementale jouissant du statut consultatif auprès du Conseil économique et social. Conférence mondiale de la Décennie des Nations Unies pour la femme: égalité , développement et paix.

Copenhague, Danemark—15 July 1980

En réponse à la demande faite aux organisations non-gouvernementales, une demande qui est non seulement de renforcer et de mettre à exécution les programmes actuels en vue de l'intégration des femmes dans le développement, mais encore de réviser et de définir à nouveau, "des concepts, objectifs et des principes de développement pour le réaliser", (ordre du jour: point 9, 3ème partie, section IV, "Principes et programmes internationaux", programme d'action pour la seconde moitié de la Décennie des Nations Unies pour la femme: égalité, développement et paix, A/Conf. 94/22)-, la Communauté internationale  tient à soumettre à l'étude deux principes clefs qui se sont révélées efficaces au sein des communautés baha'ies fonctionnant actuellement dans plus de 340 territoires à travers le monde.

1. Une déclaration sur l'égalité des sexes, basée sur une autorité universellement reconnue et exerçant une influence sur le cœur et l'esprit des gens, est un stimulant fort efficace en faveur de changements. La reconnaissance de cette autorité ne doit pas s'effectuer par la force. Elle ne peut être efficace qu'en attirant, selon leur libre arbitre, l'attention de toutes les nationalités, races et classes sur sa validité et en inculquant le désir d'abandonner les préjugés en faveur d'une coopération amicale.

2. Les enseignements de Bahá'u'lláh, Prophète-Fondateur de la foi , déclarent que l'égalité de l'homme et de la femme est une loi divine pour cet âge et proclament que ce principe est essentiel à la compréhension de l'unicité de l'humanité, de même qu'à l'établissement de l'unité et de l'ordre mondial. Ils préconisent l'éducation spirituelle de l'homme comme de la femme, grâce à l'enseignement de la religion révélée, dont l'influence sur la vie humaine a été très puissante et fondamentale à travers l'histoire.

La Communauté internationale , en observant les changements prononcés qui surviennent dans les différentes cultures et divers groupes ethniques actuellement représentés parmi ses membres, remarque que les gens sont disposés à réorienter leur vie en obéissant au principe de l'égalité des sexes. Non seulement l'ensemble des lois et concepts directeurs donnés dans les enseignements baha'is intéresse les gens de toutes origines, mais il convient également à leurs besoins dans toutes les parties du monde. Les aspects favorables à la diversité sont maintenus, tandis que les préjugés empêchant le plein développement de tous le monde sont systématiquement abolis.

3. Une déclaration péremptoire de l'égalité doit engager les hommes comme les femmes, étant donné que la reconnaissance du statut égal des femmes est essentiel pour les hommes afin qu'elles soient libérées de la lutte pour leurs droits et que les représentants de chaque sexe se complètent et s'aide mutuellement.

4. L'éducation des deux sexes doit se faire en se basant sur le principe d'une égalité spirituelle, dans laquelle hommes et femmes sont les mêmes, une égalité qui doit s'exprimer avant tout par le moyen de l'acquisition de qualités et attributs dignes de louange. En étant inculqués dès la plus tendre enfance, ces modèles d'excellence engendrent la coopération plutôt que la rivalité, l'affection et à l'amabilité plutôt que la colère et à la haine . Libérés de la pression de la lutte pour le pouvoir et la domination, les deux sexes se comprennent reconnaissent que l'égalité ne signifie pas que l'on devienne identique quand à la fonction.

Étant donné que les mères sont les premières éducatrices de l'humanité, la communauté doit donner la préférence à l'éducation des femmes, lesquelles sont tenues, à leur tour, de s'efforcer d'acquérir des qualités morales et spirituelles. Dans leur rôle de mères, elles éduqueront leurs enfants, dès la plus tendre enfance, en ce qui concerne les buts de la vie susceptibles d'assurer la noblesse et le bonheur des êtres humains.

L'expérience démontre que les femmes qui ont été encouragées à développer leurs potentiels spirituels et à devenir des exemples des qualités humaines les plus élevées sont de véritables éducatrices. Elles en profitent, tout en faisant du bien à leurs familles et à la communauté toute entière. Elles acquièrent des connaissances pratiques, développent leur intellectuelle et, enfin, deviennent l'objet du respect et de l'admiration, en méritant les louanges et la gratitude des hommes comme des femmes.

Ces principes importants, du point de vue baha'i, amèneront éventuellement les hommes et les femmes, par leur participation conjointe à l'ensemble à la vie de la communauté, à se dédier aux meilleurs intérêts de l'humanité, dans un ésprit de service plutôt que dans un esprit de rivalité et de confrontation. Une fois lié aux qualités telles que la compassion, la justice, l'honnêteté et la loyauté, le fait de servir devient un moyen fort efficace de se développer de façon ordonnée et de préserver l'harmonie du groupe. La course aux situations ou positions sociales supérieures disparaîtra graduellement. Il n'y a pas de place pour les groupes influents, intérêts partisans et attitudes négatives dans un tel environnement. Chaque personne devient ainsi libre d'œuvrer de façon constructive en vue due a l'avancement de sa famille, de sa nation et de l'humanité entière.

Les valeurs universelles pour l'avancement des femmes

Les valeurs universelles pour l'avancement des femmes

Copenhagen, Denmark—14 July 1980
''Considérant que la société humaine se compose de deux facteurs: mâle et femelle dont chacun est le complément de l'autre, le bonheur et la stabilité de l'humanité ne peuvent être assurés à moins que les deux ne soient perfectionnés. Par conséquent, les standards et statuts de l'homme et de la femme doivent être égalisés."
(Extrait des écrits baha'is)

Étant donné que la foi baha'ie, dont les enseignements, principes et lois guident la Communauté internationale baha'ie, est la première religion à proclamer sans équivoque le principe de l'égalité des droits, privilèges et responsabilités des hommes et des femmes, les programmes baha'is dans le monde entier se préoccupent toujours, dans leur propre communauté comme au sein de la société en général, de l'avancement des femmes. [Réponse de la Communauté internationale baha'ie à un questionnaire du service des Nations Unies de la promotion de la femme, relativement à la mise à exécution du Plan mondial d'action de l'Année internationale de la femme].

La déclaration ci-dessus explique la façon suivie dont la Communauté internationale baha'ie, après avoir obtenu en 1970 le statut consultatif (catégorie II) auprès du Conseil économique et social des Nations Unies, coopère officiellement avec cette organisation dans ses travaux en vue de l'amélioration du statut des femmes à travers le monde. En plus des contributions soutenues des communautés baha'ies, depuis plus d'un siècle, à l'abolition de la discrimination basée sur le sexe, la Communauté internationale baha'ie coopère directement avec la Commission des Nations Unies pour la condition de la femme et avec le service des Nations Unies pour la promotion de la femme.

La Communauté internationale baha'ie encourage constamment la connaissance et la compréhension de la Déclaration sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, de même que des nombreux actes des Nations Unies relatifs aux droits spécifiques des femmes. Elle s'apprête maintenant à faire connaître de façon globale la Convention, approuvée par l'Assemblée générale des Nations Unies lors de sa 34ème session (1979), sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Outre sa participation aux sessions de la Commission, de même qu'à des conférences et séminaires régionaux spéciaux des Nations Unies, la Communauté internationale baha'ie a également soutenu sans réserve l'esprit et les buts de l'Année internationale de la femme (1975) au moyen de programmes à l'échelle mondiale. Elle a aussi participé à la Conférence mondiale de l'Année internationale de la femme et a ses activités parallèles non-gouvernementales, et contribue actuellement avec le même enthousiasme à l'accomplissement des buts de la Décennie des Nations Unies pour la femme (1976-1985).

Dans ses relations consultatives avec les Nations Unies, la Communauté  internationale baha'ie a soumis de nombreuses déclarations, répondu à des demandes de renseignements, commentaires et suggestions, et présenté aux Nations Unies une étude sur la condition des femmes dans la communauté mondiale baha'ie, mettant en évidence la mise à exécution soutenue, dans le monde baha'i, du principe de l'égalité des sexes La brochure présente contient des extraits de ces documents en rapport avec les sujets de la Conférence mondiale de 1980, événement marquant le milieu même de la Décennie des Nations Unies pour la femme. Nous espérons que nos observations, relativement à ce que nous croyons être des questions fondamentales pour la réalisation de l'égalité de droits, privilèges et responsabilités pour les deux sexes, puissent être une source d'inspiration et d 'orientation. [Les textes originaux de ces extraits sont énumérés au bout de cette compilation.]

A travers le monde, les communautés baha'ies se dévouent à l'égalité des droits, privilèges et responsabilités des deux sexes, principe qu'elles acceptent comme étant un élément essentiel pour réaliser l'unité du genre humain. Cette croyance baha'ie à l'égalité des hommes et des femmes provient de la reconnaissance d'une autorité divine -- Bahá'u'lláh, Prophète-Fondateur de la foi baha'ie -- qui, il y a plus de 100 ans, enseigna que les préjugés de sexe, race, religion, classe ou nationalité doivent être systématiquement abolis par l'exercice du libre arbitre des personnes et des groupes, rendant ainsi possible la réalisation de l'unité globale et d'une société paisible et ordonnée. (Renseignements 16)


On n'envisage bien souvent le progrès qu'en termes de bien être physique, de satisfaction des besoins matériels, le développement étant oriente vers l'obtention d'un niveau de vie plus élevé. Bien que la Communauté international baha'ie pense que ce type de développement est certes essentiel au bien-être et au bonheur des êtres humains, nous souhaitons cependant suggérer que le progrès possède d'autres caractéristiques dont il faut tenir compte si l'on veut que l'être humain parvienne à réaliser pleinement ses possibilités. Une compréhension plus profonde de la valeur de la vie humaine et de sa qualité, s'appuyant sur un principe spirituel qui mènera finalement à la coopération entre les nations pour le progrès de toute l'humanité; l'aide charitable que se doivent les êtres humains, hommes et femmes; les qualités de loyauté, d'honnêteté et de justice -qui doivent être cultivées pour permettre à l'humanité de progresser- sont autant d'aspects importants de l'éducation que l'on ne peut se permettre de négliger. Il est généralement admis que l'éducation détermine le comportement et qu'il est nécessaire de modifier certaines attitudes si l'on veut que l'ensemble des femmes apporte une contribution utile a la société. Il doit alors s'agir d'une éducation dépassant la simple formation d'êtres humains au plan intellectuel ou l'acquisition de connaissances professionnelles. Le sentiment de sa valeur, l'assurance et le courage sont liés à la force morale et spirituelle, constatation qui devient de plus en plus évidente à travers le monde, dans les pays riches comme dans les pays pauvres. (Déclarations 3b)


Étant donnée que la religion exerce une très forte influence sur la formation d'exemples de conduite et qu'elle se retrouve au fond même de la plupart des coutumes et traditions, nous aimerions parler d'un aspect entièrement nouveau en matière de religion, lequel, sans rejeter les contributions passées, permet d'approfondir et d'élargir la compréhension du rôle qu'elle joue dans la vie de la société.

Plus les désirs et l'attachement matérialiste s'accroissent dans le monde, plus l'humanité se trouve prisonnière de la nature, luttant avec acharnement pour assurer son existence et son bien être physiques. Le souci de la seule richesse matérielle, bien qu'elle puisse apparemment assurer une sécurité et une liberté relatives, semble finalement avoir plongé tout le monde dans un enchevêtrement d'insécurité, de doutes et de liberté inexistante, tandis que les rivalités s'intensifient pour s'assurer des positions avantageuses et dominantes.

La Communauté internationale baha'ie est d'avis que ces tendances matérialistes doivent être compensées par la perception que le but et la réalité de la vie humaine sont d'une nature spirituelle. Le début de l'éveil spirituel est marqué par le fait d'avoir conscience de notre humilité devant le Créateur et notre désir d'acquérir les vertus et qualités morales les plus élevées exprimées dans les enseignements fondamentaux de toutes les religions, telles que l'honnêteté, la loyauté, la justice, l'amour et la compassion. Ce n'est qu'à mesure que les hommes et les femmes se libèrent du matérialisme, qui prévaut aujourd'hui dans tous les aspects de la vie, qu'ils peuvent commencer à faire l'expérience du véritable dévouement à l'égard de l'humanité entière, tout en reconnaissant l'unité organique et l'interdépendance absolue de tous les membres de la famille humaine.

A cette fin, l'éducation, commençant dès l'enfance et se poursuivant toute la vie, devrait porter une attention toute spéciale aux principes suivants:

Recherche indépendante de la vérité. Chaque personne a non seulement le droit mais aussi la responsabilité de chercher personnellement la vérité, en aboutissant à sa propre conviction, de sorte que la force animatrice de ses actions ne soit pas une simple imitation des pensées et des croyances d'autres personnes.

Accord de la science et de la religion. Le fait d'avoir conscience de l'harmonie essentielle de la science et de la religion, en tant qu'aspects d'une seule et même réalité, élimine les concepts non scientifiques provenant d'interprétations humaines de la religion et donnant lieu aux malentendus et aux superstitions.

Concept universel de la justice. A mesure que les esprits s'unissent en reconnaissant l'unité organique de l'humanité, vérité qui surpasse les intérêts partisans, les préjugés concernant le sexe, la race, la religion, la condition sociale ou économique disparaissent graduellement.

Unité fondamentale de la religion. Les vérités essentielles de toutes les formes de religion devraient être enseignées et pleinement acceptées, étant donné que les religions représentent des phases dans le déroulement d'un plan divin, chaque religion éveillant dans l'esprit humain en différents lieux et à des époques diverses, une compréhension plus profonde de la vérité, tout en établissant de nouveaux enseignements et lois de caractère social nécessaires au progrès des peuples.

Égalité des hommes et des femmes. Des opportunités, droits et privilèges égaux doivent être accordés aux membres des deux sexes. En fait, l'éducation des femmes est si importante que, si le fils et la fille d'une même famille ne peuvent pas bénéficier de la même éducation, la préférence devrait être donnée à la fille, en tant que mère éventuelle, étant donné que l'éducation des enfants, dès leur prime jeunesse, détermine en grande partie le niveau de l'accomplissement auquel peut accéder l'humanité. (Déclarations 7)


La Communauté international baha'ie part du principe que l'égalité inhérente des sexes est une qualité intrinsèque et que toutes les différences apparentes entre les capacités des hommes et celles des femmes proviennent de l'éducation. L'affirmation de cette égalité, exprimée dans la foi baha'ie en tant que dogme pour la première fois dans l'histoire des religions révélées et reconnue par les baha'is comme un signe de la maturité du genre humain, est l'incitation la plus forte qui puisse être à l'abandon de mœurs et coutumes traditionnelles surannées en faveur de principes et d'enseignements répondant aux besoins de la société contemporaine. (Déclarations 10)


De l'avis de la Communauté internationale baha'ie, une attention toute spéciale devrait être portée à l'éducation des femmes et l'importance de leur unique contribution au progrès de la civilisation. Bien que l'éducation obligatoire universelle s'applique aux deux sexes, mais celle de la femme, étant donné son rôle de mère et de première éducatrice de l'enfant, est plus importante que celle de l'homme à tel point que, si les parents sont incapables de donner la même éducation à leurs enfants des deux sexes, comme ils le devraient, la préférence devrait aller à la fille. Cela ne veut pas dire qu'il faille s'intéresser aux femmes seulement dans la mesure où elles élèvent les enfants et s'occupent du ménage, car il importe qu'elles puissent mettre en valeur toutes leurs capacités latentes et, du fait de leurs travaux constructifs, se voient reconnaître une égalité totale. (Déclarations 3a)


En outre, bien que certaines qualités et fonctions des hommes et des femmes puissent différer, aucun des deux sexes n'est nécessairement supérieur ou inférieur à l'autre, et ces différences ne sauraient en rien affecter l'égalité de leurs droits. Dans un monde où la force et l'agressivité grâce auxquelles l'homme a dominé la femme ne sont plus nécessaires à la survie de l'espèce et où il n'est plus souhaitable de les mettre en jeu pour résoudre les problèmes humains, la vivacité d'esprit, l'intuition et les qualités spirituelles que sont l'amour et le dévouement, qualités dans lesquelles les femmes excellent, prennent une importance grandissante. Dans l'ère qui s'annonce, les éléments dits masculins et féminins seront certainement mieux équilibrés. Lorsque les femmes bénéficieront des mêmes possibilités d'accès à l'éducation que les hommes et lorsque l'égalité des deux sexes sera universellement reconnue, le penchant naturel des femmes pour la paix et leur plus grande réticence à sacrifier leurs enfants et approuver la guerre s'avérera être éminemment profitables au monde entier. (Déclarations 3a)


L'amélioration de la condition des femmes au sein de la communauté mondiale baha'ie s'appuie fermement sur divers principes étroitement apparentés qui la renforcent et la stimulent. Du point de vue baha'i, le bien-être d'un élément quelconque de la société est indissociable de celui de son ensemble et du bonheur de ce dernier. Le rôle des femmes dans la société doit donc toujours être considéré en fonction de l'unité organique de l'humanité. Tous les principes et actes propres à resserrer les liens qui unissent le genre humain doivent contribuer à améliorer la condition de la femme. C'est pourquoi les communautés baha'ies s'efforcent d'arriver à l'unité dans la diversité, et non pas dans l'uniformité, grâce à l'abolition de toutes les formes de préjugés, qu'il s'agisse de sexe, race, croyance, nationalité ou classe. Par conséquent, l'amélioration de la condition des femmes chez les baha'is ne découle pas seulement de l'inspiration inculquée par leur foi, mais aussi de la nécessité pour chacun d'assumer ses responsabilités dans sa vie personnelle, de même vis-à-vis de sa propre famille et dans ses relations avec l'ensemble de la communauté. (Déclarations 10)


Une étude intitulée "Enquête préliminaire concernant la condition de la femme dans la Communauté internationale baha'ie", transmise à la Commission de la condition de la femme (document E/CN.6/NGO/252, 11 janvier 1974), indique que toutes les communautés baha'ies enseignent l'égalité des sexes et œuvrent en vue d'éliminer les préjugés et la discrimination à l'égard des femmes Ce document mentionne également que "de grands pas ont déjà été faits vers l'égalité des sexes"au sein de la Communauté internationale baha'ie. Comme le suggère cette enquête, les femmes participent déjà, activement, à l'élection des corps administratifs baha'is, tant locaux que nationaux, ce qui leur est facile étant donné qu'il n'y a ni campagnes électorales ni candidatures, que le vote est secret et que les femmes sont élues afin de servir au sein de ces assemblées. De même, les femmes prennent part aux consultations, procédé grâce auquel les décisions sont prises en ce qui concerne les affaires de la communauté baha'ie, puisqu'elles peuvent se libérer des sentiments d'infériorité et d'insignifiance, causés par l'importance exagérée attachée à des valeurs d'ordre matériel, grâce à leur compréhension de la nature spirituelle de la vie. Le développement de l'esprit, au moyen de l'approfondissement indépendant des connaissances, et l'expression bien accueillie des idées de chacun au cours des consultations sont deux éléments vitaux de la structure sociale et administrative des communautés baha'ies qui ont rendu possible la participation des femmes et des hommes dans tous les domaines de la vie communautaire. (Déclarations 5)


Grâce à ces principes, la Communauté internationale baha'ie a pu accomplir des progrès considérables en vue de l'élimination des obstacles qui empêchent l'amélioration de la condition de la femme. C'est ce que démontrent le penchant des femmes pour l'éducation, leur participation entière aux élections baha'ies, consultations et prises de décisions, leurs activités au sein des institutions administratives baha'ies et leurs services communautaires. Ces progrès ont été rendus possibles grâce à la structure administrative baha'ie qui recommande la liberté d'expression et le respect de tous les points de vue, tant des jeunes que des adultes des deux sexes. Cette structure maintient l'unité et stimule la compréhension croissante des principes et des lois qui sont aujourd'hui indispensables à la croissance et au développement de l'humanité. Dans la Communauté internationale baha'ie, les changements d'attitude d'hommes et de femmes de plus de 1.600 origines ethniques et indigènes incitent à une conviction croissante que le bonheur humain vient d'un dévouement total à l'unité et l'intégralité de la race humaine. (Déclarations 7)

Brochure, déclarations et renseignements soumis aux Nations Unies par la Communauté internationale baha'ie au sujet de l'égalité des hommes et des femmes.

Brochure

  1. "L'égalité de l'homme et de la femme: une réalité nouvelle". Brochure préparée pour l'Année internationale de la femme.

Déclarations

  1. Séminaire interrégional des Nations Unies au sujet de la famille dans une société en voie de changement, Londres, Angleterre, 18-31 juillet 1973.
  2. Vingt-cinquième session de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme:
    1. E/CN.6/NGO/247, 26 décembre 1973
    2. E/CN.6/NGO/251, 11 janvier 1974
    3. E/CN.6/NGO/252, 11 janvier 1974
  3. Consultation régionale des Nations Unies pour l'Asie et l'Extrême Orient, au sujet de l'intégration des femmes dans le développement, spécialement en ce qui concerne les facteurs démographiques, Bangkok, Thaïlande, 13-17 mai 1974.
  4. Conférence mondiale des Nations Unies pour l'Année internationale de la femme, Mexico City, Mexique, 19 juin--2 juillet 1975.
  5. Séminaire des Nations Unies sur la participation des femmes au développement économique, social et politique, Buenos Aires, Argentine, 22-30 mars 1976.
  6. Vingt-sixième session de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme, E/CN.6/NGO/264, 15 septembre 1976.
  7. Séminaire régional des Nations Unies sur la participation des femmes au développement économique, social et politique, Katmandu, Népal, 15-22 février 1977.
  8. Conférence régionale pour la mise en oeuvre des plans d'action nationaux, régionaux et mondiaux pour l'intégration des femmes dans le développement, Nouakchott Mauritanie, 27 septembre - 2 octobre 1977.
  9. Vingt-septième session de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme, E/CN.6/NGO/279, 17 mars 1978.
  10. Conférence régionale préparatoire de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique en vue de la Conférence mondiale de 1980 de la Décennie des Nations Unies pour la femme, Dehli Inde, 5-9 novembre 1979.

Renseignements

  1. Réponse au questionnaire concernant l'influence des moyens publicitaires de masse, soumise au service des Nations Unies pour l'avancement de l'égalité de l'homme et de la femme, 1973.
  2. Enquête préliminaire sur la condition de la femme dans la Communauté internationale baha'ie, soumise à la vingt-cinquième session de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme, 11 janvier 1974, et citée en bas de page du document E/CN.6/NGO/252.
  3. Activités de la Communauté internationale baha'ie pendant l'Année internationale de la femme, 15 juin 1976.
  4. Réponse au questionnaire sur la mise à exécution, pendant la période 1975-1978, du Plan mondial d'action adopté à la Conférence mondiale de l'Année internationale de la femme, soumise au service des Nations Unies de la promotion de la femme avril 1979.
  5. Réponse à l'invitation, de la part du service des Nations Unies de la promotion de la femme, de soumettre "des observations concernant des façons et des moyens d'améliorer la condition et le rôle des femmes dans l'enseignement et dans les domaines économiques et sociaux...", soumise le 22 juin 1979.
  6. Réponse au questionnaire du rapporteur spécial, Mme. Esmeralda Arboleda Cuevas au sujet de "La répercussion des moyens de communication de masse sur les rôles changeants des hommes et des femmes", soumise le 20 juillet 1979

La science et la technique en vue de l'avancement humain

La science et la technique en vue de l'avancement humain

La Communauté internationale baha'ie - Déclaration soumise à la Conférence des Nations Unies sur la science et la technique au service du développement.

Vienne, Autriche—20 August 1979

Depuis son début, il y a plus de 100 ans, la foi baha'ie considère la science et la technologie comme étant essentielles au développement complet de l'individu et de la société. Elle a toujours envisagé le développement comme étant un processus global -comprenant le bien-être physique, mental et spirituel de tous les peuples, et considérant que la science et la technologie, convenablement canalisées, peuvent contribuer à l'accomplissement de ce but pour toutes les nations.

La Communauté internationale baha'ie  souligne toujours l'importance de l'éducation, de la formation dans les arts et les sciences à une échelle universelle. Le développement de l'esprit, l'étendue du savoir humain et le pouvoir de l'individu de résoudre des problèmes complexes contribuent ensemble au bonheur, à la grandeur et à la paix individuels. Un homme, ou une femme, bien formé et accompli selon la méthode scientifique est, du point de vue baha'i, un "véritable indice de l'humanité" et les possesseurs de connaissances scientifiques ont un rang élevé parmi les peuples. La science et la technologie orientées vers le bien de l'humanité sont vraiment des accomplissements dignes de louanges.

Une civilisation équilibrée

Du point de vue baha'i, les êtres humains existent afin de contribuer à l'avancement d'une civilisation en progrès continuel. La science et la technologie, au cours de ce siècle, ont rendu possible l'unification physique de la planète et mis en évidence l'interdépendance de toutes les nations et de tous les peuples. Bien que les structures sociales, économiques et politiques n'aient pas encore atteint cette unité de l'humanité, le rapide développement scientifique continue à perfectionner les instruments qui rendent cette unité possible. Étant donné que les pauvres, particulièrement dans les pays en voie de développement, sont encore dépourvus de la plupart des bienfaits du progrès scientifique, il est essentiel d'avoir des moyens nationaux et internationaux pour assurer une distribution et une application meilleures des connaissances existantes. Il s'avère cependant que, même dans les pays les plus avancés, le développement matériel actuel ne peut pas toujours rester soutenu et, ce qui est encore plus important, qu'il ne contribue pas nécessairement au bonheur et à la tranquillité du genre humain. En effet, si la civilisation matérielle dépasse le progrès social et spirituel de l'être humain, comme c'est aujourd'hui le cas, elle fera énormément de mal et menacera la survivance du genre humain.

Le remède à la désunion

Il n'est pas surprenant pour la Communauté internationale baha'ie, par conséquent, qu'une solution permanente aux problèmes globaux puisse encore sembler insaisissable et éloignée, étant donné que tous les efforts en vue du développement, y compris ceux qui ont recours à la science et la technologie, ne peuvent avoir que des effets temporaires, à moins que le problème fondamental de notre âge, la désunion des peuples de notre planète, soit en premier reconnu, sa cause fondamentale comprise et son expression dans la conduite individuelle et sociale éliminée. Considérant ce globe terrestre comme n'étant "qu'un seul pays et une seule habitation", les baha'is envisagent l'établissement de l'unité parmi les peuples de toutes sortes comme étant une condition primordiale en ce qui concerne la paix et le bonheur des individus et des nations. Le processus du développement devrait donc employer la science et la technologie, avant tout, de façon à refléter entièrement l'unité organique fondamentale du genre humain, en contribuant à l'abolition de tous les préjugés et causes de divisions, qu'il s'agisse de classe, croyance, sexe, race ou nationalité.

Moyens d'enrichissement humain

Nous savons que, si elle est correctement employée, la science peut conduire à l'amélioration du genre humain, au développement des qualités de l'humanité et à la compréhension des mystères de l'univers. Nous savons qu'il lui est possible de déraciner la pauvreté, enrichir l'humanité et la libérer de la lutte pour son existence. Si le monde matériel existe, comme le croient les baha'is, pour le bénéfice des êtres humains, c'est grâce à la science que nous pouvons comprendre le potentiel des ressources existantes et apprendre à développer cet héritage naturel pour nous mêmes et les générations futures. La science devrait donc être cultivée afin d'améliorer la vie humaine et avoir comme but conscient et ultime l'établissement de la paix mondiale et l'unification du genre humain.

Malheureusement, la science peut également perfectionner les instruments de guerre, soutenir la concentration et les abus de pouvoir, saper les valeurs sociales et culturelles, et mettre en danger l'existence du genre humain. Il n'est donc pas suffisant de garantir le progrès. Il doit être dirigée par les valeurs et buts civilisateurs de la société qu'il est censé servir. Un tel fondement de valeurs instillées dans l'esprit de savants individuels peut être un moyen extrêmement efficace d'éliminer les obstacles à l'application de la science et de la technologie au développement. Ces savants s'apercevront immédiatement du besoin prioritaire de développement et voudront mettre leur savoir au service de leurs semblables. Motivés de la sorte, ils encourageront le transfert approprié de la technologie, stimuleront les nouveaux progrès scientifiques et techniques dans le développement des régions difficiles et amèneront tout naturellement l'intégration de la science dans le développement social et économique.

Les forces les plus puissantes

Une grande partie de la difficulté qu'il y a, de nos jours, à appliquer la science au développement provient du fait que l'on néglige de rattacher la science aux valeurs spirituelles et morales fondamentales sur lesquelles est édifiée la société. Ces valeurs, qui sont la base du progrès réel de la science et de la technologie en faveur du développement, proviennent, du point de vue baha'i, de la religion. Traditionnellement, la religion a fourni des prototypes et des buts à l'individu et à la société, mais l'interprétation erronée et la déformation de ses enseignements fondamentaux ont donné naissance a des préjugés, tels que le dogmatisme, les superstitions, le fanatisme, qui sont tous des obstacles majeurs en ce qui concerne le développement. D'autre part, le progrès scientifique, dépourvu des valeurs religieuses apportées par les fondateurs des religions révélées du monde entier, a donné naissance au matérialisme, caractérisé par l'avidité, l'égoïsme, la défiance et l'injustice.

Si un développement durable doit prendre place, la religion et la science, "les forces les plus puissantes dans la vie humaine", doivent arriver à s'unir. Ces aspects de la même réalité doivent être réconciliés, coopérer et se développer harmonieusement. Nous savons que la science et la technologie ne peuvent pas, de par elles mêmes, résoudre tous les problèmes humains; ce sont des instruments dont on peut se servir ou abuser en fonction de facteurs sociaux, économiques et politiques. Les baha'is sont convaincus que c'est seulement lorsque le progrès scientifique sera équilibré par l'avancement spirituel que le développement aura une valeur durable et aboutira à une civilisation mondiale pacifique, capable de dégager le potentiel énorme du monde physique en vue du bien-être de l'humanité.

Aujourd'hui, dans plus de 340 pays et territoires, les communautés baha'ies, dont se compose la Communauté internationale baha'ie, acceptent un modèle de vie qui considère les valeurs scientifiques et religieuses comme étant les aspects d'une seule et même réalité. Cette approche leur permet d'être réceptives aux progrès scientifiques et technologiques, ainsi que d'encourager la canalisation de ces nouvelles connaissances de façons propres à rehausser la vie spirituelle, intellectuelle et matérielle du genre humain.

Les baha'is

Les baha'is

19 February 1979

Le nom de "Communauté internationale baha'ie" est souvent mentionné, soit chez les délégués de cette communauté auprès des Nations Unies, soit dans ses brochures variées aux titres évocateurs tels que "The Promise of Disarmament and Peace", "The Equality of Men and Women: A New Reality", et "Building a Unified Community".

Il s'agit là d'une communauté composée de membres de la foi baha'ie, unissant des hommes et des femmes appartenant aux origines religieuses et ethniques les plus diverses, représentant presque toutes les nationalités, les classes, les métiers et les professions, riches et pauvres, instruits ou illettrés. Cette communauté est née en Perse en 1844, où un prophète nommé Le Báb (la Porte) fut son héraut et proclama l'avènement d'un âge nouveau pour l'humanité. Il prophétisa également la venue, une décennie plus tard, de Bahá'u'lláh (la Gloire de Dieu), lequel anticipa qu'une civilisation mondiale fondée sur un ordre mondial et une paix universelle verrait bientôt le jour. Le Báb et Bahá'u'lláh sont considérés comme les deux fondateurs de la cause baha'ie répandue dans 340 pays et territoires et plus de 88,000 localités. Tous ses enseignements convergent autour du concept de l'unité organique de l'humanité.

Tout en travaillant à la réalisation de l'unité de l'humanité, les baha'is obéissent à l'autorité des gouvernements légalement constitués sous la juridiction desquels ils vivent, s'abstenant en même temps de prendre part à des questions de politique partisane. "Cette organisation", a déclaré un responsable de l'Organisation des Nations Unies, "est aussi apolitique dans le sens véritable du terme que peut l'être une organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif ". Ses affaires sont dirigées par un comité directeur international élu tous les cinq ans selon des méthodes démocratiques, sans présentation de candidat ni campagne électorale, par les 130 associations affiliées de la Communauté internationale baha'ie. La direction de la Communauté repose sur ses institutions locales, nationales, et internationales, plutôt que sur un individu ou sur le clergé.

La communauté baha'ie est également une organisation non gouvernementale coopérant étroitement avec les Nations Unies, afin de réaliser les objectifs exprimés dans la Charte, objectifs qui sont compatibles avec les croyances des baha'is. Leurs écrits sacrés insistent sur l'édification d'un ordre mondial, l'unité de l'humanité et la réalisation des droits de l'homme, tout en faisant comprendre qu'il faut partout s'engager à fond pour améliorer le sort de la condition humaine. La communauté baha'ie possède un statut consultatif auprès du Conseil économique et social, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (FISE), et elle est affiliée à OPI (Service de l'information des Nations Unies). Elle a des délégués auprès de l'office des Nations Unies à Genève et auprès de PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement) à Nairobi. Le Dr. Victor de Araujo, représentant la communauté baha'ie internationale aux Nations Unies, s'est constamment efforcé d'élargir les relations existant avec l'Organisation, assisté du Dr. Will. C. van den Hoonaard, délégué adjoint et de Mme Mary Sawicki, déléguée adjointe à la Condition féminine, ainsi que d'un secrétariat. Le Bureau de New York se trouve au Carnegie International Center, 345 East 46th Street.

La communauté baha'ie a participé au travail des institutions du système des Nations Unies dans les domaines des droits de l'homme, du développement social, du statut des femmes, de l'environnement, de l'habitat, de la nutrition mondiale, du développement de la science et de la technique, de la population, du droit de la mère, de la prévention du crime, des stupéfiants, de la jeunesse, de la famille, et de l'université des Nations Unies. Elle a fourni des renseignements, soumis des déclarations et de rapports, ou publié des brochures sur la plupart de ces sujets. Elle collabore pleinement aux programmes d'information publique des Nations Unies, au siège de l'Organisation, et, par l'intermédiaire de ses communautés baha'ies membres répandues dans le monde, elle observe des dates commémoratives annuelles telles que la Journée des Nations Unies, la Journée d'information sur le développement mondial, le Jour des droits de l'homme, la Journée universelle de l'enfance, et le Jour de l'environnement mondial.

Les baha'is défendent le concept de l'unité de toutes les religions dépendant d'un seul Dieu, c'est pourquoi ils acceptent l'idée de l'unité de l'humanité. Leurs communautés ont acquis une expérience considérable en éliminant toutes les formes de préjugés et de discriminations, Il existe aujourd'hui plus de 1640 groupes représentés dans la Communauté internationale baha'ie, liés ensemble par un lien d'allégeance commune à l'humanité toute entière.

Les baha'is ont soutenu, dès la fondation de leur foi, le principe d'égalité des droits pour les hommes et les femmes. Ils ont organisé, à l'échelon régional, national et international, des conférences animées par des femmes, et ils ont encouragé la participation de celles-ci à tous les processus de la vie communautaire baha'ie, y compris à l'administration des affaires de la communauté.

Les baha'is pensent que la religion et la science doivent se compléter et œuvrer ensemble. Leurs communautés, par conséquent, ont contribué à surmonter les obstacles dus à la tradition et aux superstitions qui empêchent certaines personnes de bénéficier des développements de la science et de la technique.

En insistant sur l'importance du développement de l'esprit humain, les communautés entretiennent l'idée de l'instruction universelle obligatoire par la fondation d'écoles primaires et secondaires ouvertes aux enfants de toutes origines et croyances en des lieux où d'autres installations de ce genre ne sont pas accessibles. Elles ont également établi des programmes d'éducation pour adultes pour ce qui concerne les connaissances de base. Dans certains cas, par exemple dans les régions d'Amérique du Sud où l'on parle quechua, les baha'is ont "normalisé" le quechua, parlé par quelque dix millions d'habitants de la Bolivie, du Pérou et de l'Équateur, afin de faciliter l'éducation et la communication entre ces peuples. Les écrits baha'is sont traduits aujourd'hui en 680 langues environ.

Les arts et les sciences sont dignes d'éloges et les baha'is sont encouragés de se consacrer aux domaines des connaissances humaines profitables au genre humain, et non à des sciences qui commencent et finissent par des mots.

Dans les communautés baha'ies, toute personne doit exercer un métier ou une profession, une forme ou une autre d'emploi rémunéré, afin que non seulement l'individu puisse assurer son entretien et celui de sa famille, mais encore de se rendre utile à son prochain et à l'humanité.

Ces valeurs, dans les communautés baha'ies, sont fermement attachées à la conscience de l'interdépendance de tous les peuples et à l'objectif d'un monde uni dans la paix, ainsi fournissent-elles les motivations fondamentales en vue d'une action pour la solution des problèmes de notre monde.

Les baha'is croient que les Nations Unies représentent une institution mondiale où les thèmes de l'unité du genre humain, de l'interdépendance universelle, ainsi que des entreprises d'ordre social et économique sont le plus mis en évidence. Les activités et l'attitude de la Communauté internationale baha'ie comportent un engagement fondamental dans les buts visés par la Charte et ils constituent, de ce fait, une contribution remarquable aux vastes desseins et aux programmes des Nations Unies.

Conférence mondiale pour la lutte contre le racisme et la discrimination raciale

Conférence mondiale pour la lutte contre le racisme et la discrimination raciale

Déclaration soumise par la Communauté internationale baha'ie, organisation non-gouvernementale jouissant du statut consultatif auprès du Conseil économique et social

Genève, Suisse—14 August 1978

La Communauté internationale baha'ie souhaite à la Conférence pour la lutte contre le racisme et la discrimination raciale, tout le succès possible dans ses délibérations. Les observations suivantes, qui résultent de l'expérience des communautés baha'ies du monde entier, relative à l'élimination et l'abolition progressive de toutes les formes de préjugés et de discrimination, y compris ceux basés sur la race, sont offertes à titre de contribution aux débats de la conférence.

Étant donné que, du point de vue de la Communauté internationale baha'ie , le progrès du monde, l'éducation des nations, la tranquillité des hommes, le repos de tous les habitants de la terre, viennent des principes et des commandements divins,* l'élimination et l'abolition des préjugés et de la discrimination - qu'il s'agisse de race, de nationalité, de sexe, de croyance ou de classe - ne peut être accomplie sans une éducation adéquate, sans les attitudes et valeurs appropriées, sans le stimulant voulu. Il est possible de parvenir à l'unité organique de tout le genre humain- besoin fondamental de notre monde et but de la communauté mondiale baha'ie- mais cela ne peut se faire sans la direction et la volonté appropriées.

Du point de vue baha'i, l'élimination et l'abolition du racisme et de la discrimination raciale dépend d'une prise de conscience de l'unité mondiale. Elle implique un éveil spirituel des peuples du monde, de sorte qu'ils se rendent bien compte que la réalisation de leur propre bonheur dépend, avant toute chose, de la réalisation même d'une condition semblable pour tous les autres membres de la famille humaine. Outre ce changement d'attitude, et à la base même de celui-ci, il doit y avoir une reconnaissance de notre dépendance humaine d'un seul Dieu et un désir de s'éduquer en ce qui concerne les valeurs et les enseignements. Ces valeurs seules peuvent aujourd'hui secourir l'homme qui est actuellement enlisé dans la poursuite d'intérêts égoïstes et l'oppression de ses semblables.

La Communauté internationale baha'ie est multinationale, multiraciale et polyglotte. Les baha'is considèrent tout le monde comme les membres appréciables de la société, dont les talents et contributions, individuel et en groupes, qu 'ils soient en minorité ou en majorité , sont uniques et sont des facteurs importants de l'édification d'un ordre mondial. Ils considèrent leur propre culture, héritage et langue maternelle avec fierté et admiration, mais ils sont en même temps conscients de leur existence dans un monde diversifié, dans lequel d'autres cultures, langues et héritages doivent exister dans l'harmonie.

La communauté mondiale baha'ie s'efforce actuellement de mettre en pratique les enseignements de Bahá'u'lláh, Fondateur de la foi baha'ie, qu'elle accepte comme étant la source de l'éducation spirituelle de l'humanité et la direction nécessaire au bien-être et au bonheur de tous les membres de la race humaine. Elle s'oriente vers de nouvelles normes de vie, sous tous les aspects, et croit que, dans une société mondiale, "les deux grandes puissances de la vie humaine, la science et la religion", doivent être réconciliées, coopérer et se développer harmonieusement.

Aujourd'hui, la Communauté international baha'ie représente plus de 1.600 tribus et groupes ethniques - dont le nombre dépasse 80.000 - et qui est en pleine croissance, ainsi elle éprouve la joie de rassembler plus de 300 pays et territoires, dont 151 nations indépendantes dans l'unité parmi des gens des provenances les plus diverses. Des minorités et des indigènes de nombreux pays et territoires font maintenant partie de la Communauté internationale baha'ie, parfois en grands nombres. Chaque communauté baha'ie, en fait, devrait ressentir comme première et inéluctable obligation le fait d'élever, d'encourager et de sauvegarder chaque minorité appartenant a n'importe quelle foi, race, classe ou nation dans sa localité.

En outre, les baha'is sont conscients du fait que discriminer n'importe quelle race en se fondant sur son arriération sociale, son immaturité politique ou son infériorité numérique est une violation flagrante de l'esprit animant la foi de Bahá'u'lláh. Si une quelconque discrimination devait être tolérée, cette discrimination ne devrait pas être opposée, mais plutôt en faveur de la minorité, qu'elle soit raciale ou autre.

Quelques passages des écrits baha'is peuvent servir à illustrer plus clairement la position baha'ie en ce qui concerne la question de race:

"Fermez vos yeux aux différences raciales et souhaitez la bienvenue à tous avec la lumière de l'unicité".

L'homme est doué des pouvoirs nécessaires à l'investigation de la réalité, et cette réalité est le fait que l'humanité est seule en son genre. Aux yeux de Dieu, tous les hommes sont égaux et il n'y a ni de distinction, ni de préférence pour aucune âme, dans le règne de sa justice et de son équité. Par conséquent, des fausses distinctions qui sont les facteurs et les causes des guerres doivent être abandonnées.

L'obstacle central qui empêche l'abolition complète du racisme et de la discrimination raciale est, de l'avis de la Communauté internationale baha'ie, la compréhension limitée de la nature de l'être humain et de la source du bonheur. Comme l'être humain est un être doté non seulement d'un corps, mais aussi d'une intelligence et d'un esprit - un individu physique, intellectuel et spirituel - ses aspirations et son bonheur dépendent du développement des qualités spirituelles élevées dont il est potentiellement doué, à l'échelle individuelle et sociale.

Les qualités intrinsèques de tous les peuples, qui ont besoin d'être nourries et de s'exprimer en toute liberté au sein de la société, sont l'amour et la compassion, la justice et les traits moraux tels que la confiance, l'honnêteté et la sincérité. Acquérir et développer ces vertus est le fondement même de l'unité et permet d'apprécier véritablement la nature spirituelle et la valeur de tous les êtres humains. Le développement de ces vertus est la base même de l'unité et peut donner une réelle appréciation de la valeur spirituelle et du prix de tous les êtres humains.

L'éducation que les baha'is considèrent comme étant essentielle à l'élimination des préjugés est donc la reconnaissance des lois et enseignements divins, de même que l'obéissance à ceux-ci. Une idée claire de la nature progressive de la religion et du déploiement graduel d'un plan divin destiné à amener la réalisation de la paix mondiale et d'une civilisation mondiale permet aux baha'is de s'efforcer à éliminer et abolir les préjugés en eux mêmes et dans leurs communautés. En fait, cet amour universel, cet amour transcendant qu'éprouvent les adeptes de la foi baha'ie pour leurs semblables, quel qu'en soit la race, la croyance, la classe ou la nationalité, n'est pas mystérieux et on ne peut pas dire qu'il soit stimulé artificiellement. Il est à la fois spontané et sincère. Ceux dont le cœur est réchauffé sous l'influence stimulante de l'amour créateur de Dieu chérissent ses créatures pour l'amour de Dieu même et reconnaissent sur chaque visage humain un signe de la réflexion de sa gloire.

Le but que la Communauté internationale baha'ie  s'efforce d'atteindre est donc, essentiellement, une société mondiale dans laquelle rivalités, haines et intrigues cesseront entre nations. Animosités et préjugés de races feront place à l'amitié raciale, à la compréhension réciproque et à la coopération.

*Toutes les citations dans cette déclaration proviennent des écrits baha'is.

Déclaration de politique sur la coopération de la Communauté internationale baha'ie avec les Nations Unies

Déclaration de politique sur la coopération de la Communauté internationale baha'ie avec les Nations Unies

2 January 1976

Introduction

I. Attitude baha'ie dans les controverses politiques de l'ONU

A.  Discussions, motions et résolutions lors des conférences

B.  Participation aux activités politiques de l'ONU

C.  Coopération avec les organismes non-gouvernementaux

D. Pressions sur les gouvernements nationaux pour qu'ils donnent suite aux décisions de l'ONU

II.  Collaboration des communautés baha'ies aux niveaux local et national

A.  Rapport avec le gouvernement

B.  Rapport des communautés baha'ies avec les Centres d'information des Nations Unies et les bureaux du Programme de développement des Nations Unies

C.  Coopération à la source aux projets

D.  Dissémination de l'information sur les Nations Unies

E.  Usage des  centres baha'is pour les réunions et programmes de l'ONU

F. Rapport des communautés baha'ies avec les Associations des Nations Unies et les autres organismes non-gouvernementaux

Le 16 avril 1948, après que la Communauté internationale baha'ie aie été officiellement acceptée par le Bureau d'Information Publique des Nations Unies comme organisme non-gouvernemental international intéressé aux Nations Unies et consentant à éduquer le public quant aux buts et activités de cet organisme mondial, Shoghi Effendi envoya ce télégramme au sujet du sens de cet événement à la Convention nationale des baha'is des États-Unis:

"Reconnaissance accordée foi Nations Unies comme organisme non-gouvernemental international permettant désignation représentants accrédités conférences Nations Unies présage reconnaissance mondiale proclamation universelle foi Báha'u'lláh."

L'importance de l'association de la Communauté internationale baha'ie avec les Nations Unies a été soulignée avec plus d'emphase par le Gardien dans une lettre datée du 18 mai 1948, écrite en son nom par son secrétaire, et adressée à l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis:

"La reconnaissance accordée à votre Assemblée (à titre de représentante des autres Assemblées spirituelles nationales) par l'ONU. comme organisme non-gouvernemental ayant droit d'envoyer des représentants aux diverses conférences de l'ONU. marque une étape importante accomplie dans la lutte de notre foi bien-aimée pour recevoir son juste dû aux yeux du monde et être reconnue comme une religion mondiale indépendante. En effet, cette étape devrait avoir une réaction favorable sur le progrès de la Cause partout, spécialement dans les parties du monde où elle est encore persécutée, abaissée ou méprisée, particulièrement dans l'est".

Le rapport qui, depuis 1948, grandit de plus en plus entre la Communauté internationale baha'ie et les Nations Unies a fourni des occasions nouvelles et variées d'accroître la reconnaissance et le prestige de la foi aux regards du monde. La pertinence de la coopération de la communauté mondiale baha'ie avec l'ONU. A de plus été soulignée par la Maison Universelle de Justice, quand la Communauté internationale baha'ie a reçu le statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECQSOC) en 1970, dans un télégramme au monde baha'i:

"Annonçons avec joie monde baha'i obtention statut consultatif Conseil économique et social Nations Unies, accomplissant ainsi espoir longuement chéri Gardien bien-aimé et but Plan neuf ans Centre mondial... accomplissement significatif ajoute prestige influence reconnaissance foi toujours progressive Bahá'u'lláh... "

Plus tard, dans une lettre datée du 2 novembre 1971 et adressée au bureau de la Communauté internationale baha'ie auprès des Nations Unies, la Maison Universelle de Justice a déterminé quatre manières fondamentales dont la communauté mondiale baha'ie pouvait assister les Nations Unies par son statut consultatif auprès du Conseil économique et social. Ces quatre approches à la coopération comprenaient la présentation par la Communauté internationale baha'ie des enseignements et principes baha'is, ainsi que leur application, au Conseil économique et social et à ses organismes subsidiaires, une fonction consultative accordée aux organismes non-gouvernementaux (ONG) dans l'article 71 de la Charte des Nations Unies. Elles comprenaient aussi la contribution de la communauté baha'ie à l'éducation du public concernant les buts et activités de l'ONU par le rapport établi par la Communauté internationale baha'ie depuis 1948 avec le Bureau d'information publique des Nations Unies.

Les quatre façons d'agir recommandées par la Maison Universelle de Justice sont les suivantes:

  1. Par notre participation à des conférences et discussions particulières auxquelles nous contribuons des idées valables découlant tant des enseignements de la foi que de notre expérience dans l'administration des communautés baha'ies qui unissent des gens d'origines nationales, raciales, culturelles et religieuses vastement différentes dans toutes les parties du monde.
  2. Par la coopération à la source avec les agences des Nations Unies partout où les activités de la communauté baha'ie ont atteint ce stade de développement où la communauté est engagée dans des projets parallèles ou complémentaires à ceux des Nations Unies, par exemple les campagnes contre l'analphabétisme.
  3. Par la dissémination, par notre bureau, à toutes les communautés baha'ies de l'information relative aux activités et buts des Nations Unies et de ses diverses agences.
  4. Partout où c'est possible, par la collaboration aux niveaux local et national des institutions baha'ies avec les agences des Nations Unies en vue d'éduquer le grand public concernant les buts et activités des Nations Unies, par exemple: l'observance de la Journée des Nations Unies, nos activités dans l'Année des droits de l'homme, etc.

Le 8 mars 1976, la Communauté internationale baha'ie a établi un troisième rapport avec les Nations Unies, à savoir le statut consultatif auprès du Fonds pour l'enfance des Nations Unies (UNICEF). Cette autre affiliation promet d'ouvrir des avenues additionnelles à l'établissement de liens étroits avec l'ONU et, indubitablement, elle apportera encore plus de prestige, d'influence et de reconnaissance à la foi baha'ie et à ses institutions.

Le premier juin 1973 la Communauté internationale baha'ie a envoyé une lettre explicative à chaque Assemblée spirituelle nationale pour aider les Assemblées spirituelles nationales à mieux comprendre le rapport de leurs communautés avec la Communauté internationale baha'ie et pour souligner la contribution significative qu'elles font en participant, par les programmes nationaux et locaux, pour affermir les liens du monde baha'i avec l'ONU... Notre pensée était qu'une telle déclaration officielle de la Communauté internationale baha'ie pouvait aussi être utilisée lors des contacts avec l'ONU et les dignitaires gouvernementaux tout comme avec les médias de masse. La lettre clarifiait d'abord que:

"La Communauté internationale baha'ie, représentant les communautés baha'ies du monde entier, est accréditée en tant qu'organisme non-gouvernemental international avec statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies. Elle a aussi un statut officiel auprès du Bureau d'Information Publique des Nations Unies aux quartiers-généraux de l'ONU, à New York."

Puis elle expliquait que les communautés administrées par les Assemblées spirituelles nationales du monde baha'i composaient la Communauté internationale baha'ie et étaient ses membres affiliés. Elle mentionnait aussi que l'Assemblée spirituelle nationale des baha'is de est l'une d'entre elles et qu'en tant que telle sa communauté partage, à titre d'organisme non-gouvernemental national, l'accréditation consultative de la Communauté internationale baha'ie auprès du Conseil économique et social ainsi que le rapport établi avec le Bureau d'information publique des Nations Unies. De plus, votre communauté a le privilège de coopérer directement et étroitement avec le Centre d'Information de l'ONU., une succursale du Bureau d'information publique de l'ONU., dans l'éducation du public quant aux buts et activités des Nations Unies.

Les commentaires qui suivent se réfèrent aux politiques qui ont graduellement été développées en consultation avec la Maison Universelle de Justice pour résoudre les questions qui se sont présenté à mesure que la Communauté internationale baha'ie et ses communautés-membres du monde entier ont entrepris des programmes d'aide aux Nations Unies.

I. Attitude baha'ie dans les controverses politiques de l'ONU.

A. Discussions motions et résolutions lors des conférences.

Puisque, dans son statut consultatif auprès du Conseil économique et social, la Communauté internationale baha'ie, prend de plus en plus l'avantage de l'assistance et de l'expertise des nombreuses communautés baha'ies et des individus baha'is quand elle participe aux diverses conférences, séminaires et rencontres gouvernementales des Nations Unies convoqués dans le monde entier pour résoudre les questions économiques et sociales de la planète, les directives concernant une attitude non-politique appropriée de la part des représentants baha'is, et des institutions baha'ies qui les appuient, deviennent de plus en plus pertinentes.

Avant d'obtenir le statut consultatif auprès du Conseil économique et social, le 27 mai 1970, la Communauté internationale baha'ie, par son affiliation au Bureau d'information publique (BIP) des Nations Unies depuis 1948, avait participé à un nombre de conférences régionales pour les organismes non-gouvernementaux, commanditées par BIP, tout comme aux conférences annuelles BIP/ONG tenues aux quartiers-généraux des Nations Unies à New York. Bien que ces conférences aient été éducatives, destinées à transmettre l'information aux organismes non-gouvernementaux et à les encourager à mobiliser l'opinion publique en faveur des Nations Unies et que la plupart ne permettaient pas les résolutions, les délégués baha'is ont toujours été en alerte pour éviter de s'impliquer dans toute situation exigeant qu'ils se joignent à une déclaration ou à un message particulier de nature politique.

Dans une lettre de la Maison Universelle de Justice, datée du 2 février 1970, répondant à une demande d'instructions quant à la participation des représentants baha'is présents à la Conférence régionale des organismes non-gouvernementaux tenue à Addis Ababa du 17 au 21 février 1970, à la session plénière et aux ateliers sur la seconde partie hautement politique de cette conférence préoccupée de la mobilisation de l'opinion publique à l'appui des objectifs des Nations Unies en Afrique du Sud, à savoir, la discrimination raciale et le colonialisme , la Communauté internationale baha'ie, reçut la direction suivante:

"Les baha'is ne doivent pas s'impliquer dans les controverses politiques affectant une nation quelconque. Quand de telles questions sont présentées sous forme de résolutions, les représentants baha'is n'ont d'autre alternative que de s'abstenir de voter. Au cours de la consultation, toutefois, ils peuvent, en fait ils doivent présenter l'enseignement baha'i positif sur le sujet et s'abstenir de prendre partie avec ceux qui critiquent ouvertement et cherchent à s'opposer à la politique spécifique de toute nation."

Se référant à certains extraits des écrits du Gardien "délimitant le but et la nature de l'appui baha'i aux activités des Nations Unies", la Maison Universelle de Justice observe que "Shoghi Effendi considère qu'il est permis non seulement de consulter mais même de présenter des motions au cours de telles discussions pourvu que tout ce qui se dit et se fait soit pleinement compatible avec les enseignements."

Il est arrivé que, à la fin de la conférence d'Addis Ababa, l'on ait proposé que la conférence dans son ensemble approuve les conclusions et recommandations hautement politiques de l'atelier sur la mobilisation de l'opinion publique sur les objectifs de l'ONU en Afrique du Sud, afin de leur donner plus de force. Le représentant de la Communauté internationale baha'ie, a senti qu'il était nécessaire de déclarer que son organisme ne pouvait appuyer une telle motion bien que la Communauté internationale baha'i soit pleinement engagée à l'unité essentielle du genre humain et à l'abolition de toutes les formes de discrimination raciale. En conséquence cette déclaration a été reproduite comme suit dans le rapport officiel de la Conférence:

Lors de la séance plénière du 21 février, le représentant de la Communauté internationale baha'ie, a dit que son organisme et ses affiliés africains présents a la Conférence appuyaient pleinement les conclusions et recommandations des séances en atelier sur la mobilisation de l'opinion publique à l'appui des buts de la Seconde décade de développement. Toutefois, a-t-il poursuivi, à cause de son non-engagement dans les affaires politiques, qu'elles soient locales, nationales ou internationales, la Communauté internationale baha'ie, bien qu'elle soit pleinement engagée à l'unité du genre humain et qu'elle œuvre systématiquement à l'intérieur de ses communautés à l'élimination de toutes les formes de préjugé et de discrimination, s'abstient des conclusions et recommandations des sessions en atelier concernant l'appui d'information aux objectifs de l'ONU en Afrique du Sud. Il a demandé que cette déclaration soit comprise dans le rapport des délibérations de la Conférence.

B. Participation aux activités politiques de l'ONU

Dans une lettre datée du 21 juillet 1968 et adressée à l'Assemblée spirituelle nationale des baha'is des États-Unis, la Maison Universelle de Justice a commenté:

Le monde qui nous entoure foisonne de malaises causés par les intérêts divergents des gouvernements, des peuples, des races et des individus. Chacune des parties en conflit a, de son côté, du bon et du mauvais et, tandis que nous soutiendrons sans hésiter les principes baha'is, nous ne nous immiscerons jamais dans les conflits meurtriers en nous identifiant avec l'une ou l'autre des parties, peu importe combien nous pouvons, dans nos cœurs, sympathiser avec ses fins.

Puisque certains domaines d'un grand intérêt pour les Nations Unies sont hautement politiques et portent à controverse, conserver la paix, le désarmement, la discrimination raciale et la décolonisation, la Communauté internationale baha'ie, et ses communautés baha'ies membres doivent exercer une grande prudence pour éviter d'être entraînées dans des activités qui peuvent affecter la foi de façon adverse.

La directive de la Maison Universelle de Justice, transmise à la Communauté internationale baha'ie, par le service du secrétariat dans une lettre datée du 8 mai 1975, souligne que tandis que toutes les activités qui ont à voir avec le bien-être humain peuvent être manipulées par les intérêts politiques, il y a certaines questions qui, dans le monde d'aujourd'hui, sont identifiées avec les politiques de gouvernements particuliers... Les noms par lesquels ces politiques sont identifiées ne doivent évidemment pas être utilisés, bien que les activités des Nations Unies visant à dissoudre le problème particulier de préjugé impliqué peuvent être appuyées de tout cœur par la communauté baha'ie. Nous ne devons pas paraître nous aligner avec ou contre les politiques de tout gouvernement particulier, mais nous devons toujours appuyer les activités visant à promouvoir l'unité du genre humain.

En tout temps, les communautés baha'ies peuvent clarifier aux Nations Unies qu'elles œuvrent constamment en vue de l'élimination du préjugé sous toutes ses formes - y compris la discrimination raciale - dans leur vie quotidienne et dans la structure et les activités de leurs communautés. Ainsi, la Communauté internationale baha'ie, combat le racisme qui existe encore ouvertement ou sous de nombreux camouflages a travers le monde. Puisque depuis plus de cent ans les communautés baha'ies ont combattu le préjugé et la discrimination comme preuve de leur croyance dans l'unité essentielle du genre humain, et dans leur effort pour établir la paix mondiale et une future civilisation mondiale, la coopération de la Communauté internationale baha'ie, avec les Nations-Unies au cours de la décade pour l'élimination de la discrimination raciale (1974-1983) est en fait à la fois continue et hautement efficace dans l'éradication de cette source de désunion chez l'individu et dans la société.

En outre, la Communauté internationale baha'ie, et ses communautés-membres doivent être très prudentes en clarifiant le point de vue baha'i de non-engagement dans les affaires politiques partisanes en même temps que leur engagement de pleine loyauté envers le gouvernement. Une fois que les dignitaires des Nations Unies auront compris que les baha'is ne peuvent s'engager dans les questions politiques - que ce soit au niveau local, national ou international mais que nous œuvrons d'une manière non-politique pour la paix universelle, pour l'accomplissement des droits de l'homme incarnés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, et pour l'amélioration de la qualité de vie des peuples, ils accepteront qu'il y ait certains domaines d'activité de l'ONU desquels nous devons retirer notre coopération parce qu'en restant nous compromettrons nos enseignements. Cette prise de position peut être expliquée à tous les organismes et services concernés des Nations Unies, y compris le Bureau d'information publique des Nations Unies et ses Centres d'information, les bureaux du Programme de développement des Nations Unies, et les autres bureaux et officiers des Nations Unies dans le domaine. De cette façon, nous ne serons pas entraînés à prendre des positions politiques ou dans une quelconque controverse politique.

C. Coopération avec les organismes non-gouvernementaux.

Depuis que la Communauté internationale baha'ie, a reçu le statut consultatif, Catégorie II, auprès du Conseil économique et social des Nations Unies, les possibilités de contributions réelles du point de vue baha'i sur une variété de questions économiques et sociales ont été nombreuses et s'accroissent constamment. En conséquence, la Communauté internationale baha'ie, a présenté des déclarations sur différentes questions de l'ONU, suivant toujours étroitement l'avis que la Maison Universelle de Justice a donné dans une lettre datée du 21 juillet 1968 et adressée à l'Assemblée spirituelle nationale des États-Unis:

La direction que les institutions baha'ies offrent au genre humain ne comprend pas une série de réponses spécifiques aux problèmes courants mais plutôt l'illumination d'une façon de vivre entièrement nouvelle. Sans cette façon de vivre, les problèmes sont insolubles, avec elle, ou bien ils ne se posent pas ou, s'ils se posent, ils peuvent être résolus...

À mesure que la Communauté internationale baha'ie, devient mieux connue en tant qu'organisme non-gouvernemental actif au statut consultatif, elle est plus souvent invitée à être cosignataire de déclarations préparées par des organismes non-gouvernementaux individuels ou des groupes d'organismes. Elle a co-commandité ces déclarations quand le texte était non-politique ou n'avait pas d'implications politiques et que la déclaration était de nature substantive et non pas uniquement procédurière. Par exemple, nous avons été cosignataires des déclarations sur l'égalité de l'homme et de la femme, l'université des Nations Unies, les droits de l'homme et les problèmes d'alimentation mondiale. Toutefois, si un document, tout en ne paraissant pas être politique, contient un paragraphe, une phrase qui peut avoir des implications politiques, la directive de la Maison Universelle de Justice est immédiatement requise.

Une autre dimension de coopération avec les organismes non-gouvernementaux qui a émergé à mesure que la Communauté internationale baha'ie, a participé aux conférences mondiales de l'ONU comme celle sur l'environnement humain à Stockholm (1972), sur la population et l'alimentation, respectivement à Bucarest et Rome (1974), et sur le statut de la femme - la conférence de l'AIF à Mexico (1975) - c'est celle de notre participation aux activités des organismes non-gouvernementaux parallèles aux conférences gouvernementales officielles des Nations Unies, comme le Forum sur l'environnement de Stockholm, la tribune sur la population de Bucarest, l'Assemblée sur l'alimentation mondiale de Rome et la plus récente tribune de l'Année internationale de la femme de Mexico. Lors de ces événements, il a été nécessaire à la délégation baha'ie d'être sur ses gardes afin de ne pas être impliquée avec d'autres organismes non-gouvernementaux dans des pressions de groupe sur les gouvernements pour qu'ils prennent une action que les ONG jugent être essentielle. Ceci peut prendre la forme de déclarations conjointes par les ONG, ou faire antichambre auprès des délégations sur des questions particulières - pour lesquelles chaque ONG a la responsabilité d'entrer en contact avec les délégations de certains pays, ou même, à la fin du forum ou de la tribune des ONG, l'on peut demander au délégué baha'i de signer une déclaration des ONG - une contrepartie de la déclaration ou du plan d'action auxquels les gouvernements en sont arrivés - qui comporte invariablement des vues et recommandations auxquelles la Communauté internationale baha'ie, ne peut souscrire. Une telle déclaration est habituellement signée par les représentants des organismes en tant qu'individus, avec le nom de l'organisme indiqué "pour fins d'identification seulement," présument sans engager l'organisme; mais il est difficile de réconcilier les deux approches puisqu'un individu particulier est présent à la réunion comme représentant de son organisme et n'a donc pas, de fait, une position personnelle et sa signature, que cela lui plaise ou non, engagera indirectement son organisme.

De plus en plus, les participants baha'is aux conférences et séminaires des Nations Unies ou aux réunions régulières du Conseil économique et social et de ses organismes subsidiaires ont trouvé plus sage de suivre une ligne d'action indépendante. Ceci ne veut pas dire que les représentants baha'is ne se montrent pas amicaux et courtois envers les représentants des autres organismes non-gouvernementaux et ne sont pas intéressés au travail de leurs organismes ou a leurs points de vue. Cependant, il est extrêmement difficile de trouver d'autres organismes non-gouvernementaux dont nous partageons les politiques et les intérêts, même en partie, et qui ne soient pas ou bien engagés dans l'action politique ou ne sont pas opposés a cette approche en insistant sur leurs vues. Toutefois, une fois que notre position non-politique est clairement établie, elle est habituellement comprise et acceptée; et, lorsque possible, la Communauté internationale baha'ie, s'associe aux autres organismes en travaillant avec eux sur des questions constructives qui ne sont pas politiques et auxquelles elle peut souscrire.

L'action indépendante de la Communauté internationale baha'ie, aux conférences et réunions de l'ONU a invariablement comporté la présentation d'une déclaration écrite qui, dans la plupart des cas, est distribuée en trois langues - anglais, français et espagnol - à tous les délégués participants par le secrétariat de l'ONU. (Occasionnellement, le représentant de la Communauté internationale baha'ie, doit lui-même polycopier et distribuer le document). La déclaration devient un document officiel des Nations Unies, sur papier en-tête de l'ONU et porte le numéro et le titre appropriés. En outre, il est possible aux représentants baha'is de s'adresser brièvement aux réunions de l'ONU - ceci s'est fait à plusieurs reprises sur des questions auxquelles nous pensions avoir quelque chose à contribuer. Sur la base du contenu de la déclaration écrite et des vues exprimées oralement, les participants baha'is ont aisément pu entrer en contact avec les délégués à ces réunions, faisant d'eux des amis et portant à leur attention le point de vue baha'i, prenant toujours soin quand même de ne pas faire pression sur ces représentants gouvernementaux pour qu'ils prennent action dans un sens ou un autre. De plus, les représentants de la Communauté internationale baha'ie, peuvent souvent inviter des délégués à déjeuner ou à dîner, à une réception, ou les introduire aux réunions baha'ies et activités communautaires s'ils le jugent à-propos.

D. Pression sur les gouvernements nationaux pour donner suite aux décisions de l'ONU.

Les Nations Unies se fient fréquemment sur les organismes non-gouvernementaux pour faire pression sur ses gouvernements-membres afin qu'ils donnent suite aux actions officiellement approuvées lors des conférences et réunions de l'ONU. La Communauté internationale baha'ie, et d'autres organismes non-gouvernementaux internationaux ont donc à maintes reprises été poussés travailler par l'intermédiaire de leurs affiliés nationaux pour obtenir une action gouvernementale.

Le 21 novembre 1971, la Maison Universelle de Justice a écrit à la Communauté internationale baha'ie, donnant la direction qui suit sur la question d'exercer une pression sur les gouvernements nationaux pour qu'ils ratifient les instruments des droits de l'homme des Nations Unies:

Il doit être indiqué clairement que, à cause de notre principe de non-engagement dans la politique, la Communauté internationale baha'ie, ne peut être utilisée, soit par les gouvernements nationaux individuels soit par les Nations Unies elles-mêmes, comme instrument pour faire pression sur les gouvernements nationaux. Il est parfaitement dans les règles que les institutions baha'ies présentent les vues ou recommandations baha'ies sur tout sujet d'intérêt vital à la foi qui est à l'étude par un gouvernement, si l'autorité gouvernementale elle-même invite une présentation, ou si elle est ouverte à la réception de recommandations. Toutefois, les Assemblées baha'ies doivent s'abstenir de faire pression sur les autorités dans ces questions, soit séparément ou de concert avec d'autres. Les baha'is soumettront leurs vues, si cela est permis, les exprimant d'une manière aussi convaincante et vigoureuse que l'occasion l'indique, mais ils ne dépasseront pas ce stade au point de faire pression sur les autorités pour qu'elles adoptent ces vues. En outre, en considérant s'il est ou non sage de faire une telle présentation sur toute question particulière, l'Assemblée baha'ie concernée doit prendre soin de ne pas disperser les énergies de la Communauté ou distraire ses ressources en faisant des présentations à moins que les intérêts de la foi l'exigent. De même, l'Assemblée doit s'assurer qu'en faisant une analyse minutieuse ou détaillée d'une situation elle "ne s'aliène pas inutilement tout individu, gouvernement ou peuple, "ou qu'elle n'implique pas la foi dans "les basses clameurs et disputes des sectes, factions et nations en conflit."

Ce n'est que dans le cadre de ce qui précède que les communautés nationales baha'ies peuvent prendre action pour "stimuler l'action gouvernementale dans la ratification la plus rapide possible des conventions internationale sur les droits de l'homme et le protocole optionnel, et la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale" ou sur toutes les autres conventions des Nations Unies qui sont en accord avec les principes baha'is. Si, en tout temps, vous jugez nécessaire d'expliquer ceci aux officiers appropriés des Nations Unies, vous pouvez certainement le faire.

  II. Collaboration des communautés baha'is aux niveaux local et national

A. Rapport avec le gouvernement.

La Maison Universelle de Justice a recommandé que "partout où cela est possible", les institutions baha'ies collaborent "à l'éducation du grand public sur les fins et activités des Nations Unies" aux niveaux local et national. Puisque la plupart des pays sont maintenant membres des Nations Unies, il existe peu de nations ou, si la communauté baha'ie est officiellement reconnue ou a la liberté d'action, cette coopération ne peut s'effectuer, apportant des résultats positifs tant à la foi qu'aux Nations Unies. Partout où l'ONU et ses agences ont établi des programmes et des bureaux, elles l'ont fait avec l'entière permission des gouvernements respectifs. Ces bureaux sont en contact étroit avec les dignitaires du gouvernement et n'agissent qu'avec leur approbation. De plus, le rapport des baha'is avec l'ONU devrait pouvoir renforcer - ou ouvrir -, aux yeux du gouvernement, les possibilités d'une plus grande reconnaissance et d'un plus grand prestige baha'is.

La Communauté internationale baha'ie, encourage constamment les communautés baha'ies à coopérer aussi pleinement que possible avec les Nations Unies, favorisant le but établi par le Gardien et élargi par la Maison Universelle de Justice, de forger des liens étroits avec l'ONU. Cependant, tout en encourageant les institutions baha'ies à faire usage de ce rapport baha'i-ONU pour la présentation des vues baha'ies et à constamment accroître ainsi la reconnaissance et le prestige de la foi, la Communauté internationale baha'ie, a pris soin de toujours comprendre et respecter toutes les réserves que les Assemblées spirituelles nationales peuvent avoir quant à entreprendre des programmes baha'i-ONU, quand il semble que, soit à cause de la grandeur de la communauté baha'ie ou pour toute autre raison, ce rapport n'apportera aucun avantage - ou peut même être nuisible - à la foi.

Dans une lettre, adressée par son service du secrétariat à la Communauté internationale baha'ie, le 22 décembre 1974, la Maison Universelle de Justice a fait la mise en garde suivante:

En tant que baha'is, nous obéissons aux règlements du gouvernement sous la juridiction duquel nous résidons et si un gouvernement quelconque ne voit pas favorablement nos activités en association avec les Nations Unies, nous devons, dans les limites d'une sage discrétion, restreindre et, si nécessaire, mettre fin a ces activités.

Occasionnellement, dans les pays où la communauté baha'ie a la reconnaissance officielle et peut fonctionner librement en coopération avec les Nations Unies, des malentendus peuvent se produire du côté du gouvernement concernant les programmes baha'i-ONU. La communauté baha'ie peut, par exemple, être trop petite aux yeux du gouvernement pour détenir le statut d'organisme non-gouvernemental travaillant avec les Nations Unies au bien-être des gens du pays. Dans certains pays, la communauté baha'ie s'est abstenue d'organiser sa propre observance de la Journée de l'ONU ou de celle des droits de l'homme parce que le gouvernement lui-même avait la charge de telles activités et la communauté baha'ie ne désirait pas paraître entrer en compétition avec l'observance officielle. Bien que dans de tels cas les baha'is aient à plusieurs reprises été invités à envoyer des représentants à l'événement, ils ont parfois été ignorés. I1 semblerait que souvent la clé du succès réside dans un rapport cordial avec le bureau même des Nations Unies qui coordonne ces activités avec le gouvernement. En outre, un contact baha'i amical avec le bureau ou le dignitaire du gouvernement qui travaille étroitement avec les Nations Unies pour planifier les événements de l'ONU peut être très utile.

Presque tous les pays indépendants sont maintenant membres des Nations Unies - 144 en ce moment - et la plupart d'entre eux ont des missions à New York et à Genève. Puisque nous vivons dans une période de transition du nationalisme à l'internationalisme, la plupart des pays ont une attitude double quant au choix entre leurs intérêts nationaux et leur dépendance, pour le bien-être de leurs gens, sur la coopération internationale. Par conséquent, il est possible que dans certains pays le souci national puisse, à la surface, l'emporter sur les besoins et engagements internationaux. La plupart des pays en voie de développement sont très intéressés à ce que l'ONU fait pour eux, en aide à leurs programmes de développement nationaux, bien qu'ils puissent ne pas démontrer d'intérêt dans les programmes globaux de l'ONU, la perspective mondiale et l'unité de l'humanité. Les problèmes domestiques passent dans ce cas en premier. Toutefois, puisque l'interdépendance du monde concerne chaque nation et gouvernement, si les baha'is soulignent le travail constructif que l'ONU - et la communauté baha'ie elle-même - accomplit dans le pays pour l'amélioration des conditions de tous les citoyens, en plus de faire connaître le souci baha'i pour l'humanité entière, les communautés baha'ies devraient alors pouvoir combler avec succès la dichotomie national-international à l'ONU.

C'est pourquoi, pour affermir les liens baha'is avec les Nations Unies, et accroître ainsi la reconnaissance vitale, le prestige et l'influence de la foi, la Communauté internationale baha'ie, a encouragé les communautés baha'ies à porter la coopération baha'i-ONU aux sources, c'est-à-dire, aux petites villes et aux villages et non pas seulement d'organiser une grande assemblée publique dans la capitale. Cette approche aide à éduquer les personnes qui ne sont pas habituellement touchées par le gouvernement ou les organismes sur le travail économique et social constructif de l'ONU, dont plusieurs font directement l'expérience par l'intermédiaire des projets locaux de l'ONU, tout comme elle fournit l'occasion d'enseigner la foi.

Dans les activités baha'i-ONU aux niveaux national et local, les communautés baha'ies apprennent très efficacement à établir le rapport entre leur coopération avec l'ONU et leurs propres buts du Plan de Cinq Ans. L'Année internationale de la femme (et maintenant la Décade de l'ONU pour les femmes 1976-1985) - en est une bonne illustration. En effet, l'un des buts actuels du monde baha'i est l'éducation de la femme, et beaucoup d'Assemblées spirituelles nationales ont établi des comités de femmes, la coopération avec l'ONU peut relier une conscience accrue que les gouvernements et les autres organismes non-gouvernementaux apportent à tous les peuples concernant l'égalité de l'homme et de la femme, à la vision baha'ie plus complète dans laquelle l'égalité des membres des deux sexes est partie de l'unité du genre humain à l'intérieur du Plan divin. L'ONU songe maintenant à proclamer 1979 l'Année internationale de l'enfant. Un tel événement pourrait de nouveau très naturellement s'intercaler à un but de la communauté mondiale baha'ie -l'éducation des enfants.- Encore une fois, bien que l'habitat humain n'ait pas été le thème d'une année de l'ONU, la principale conférence de l'ONU de 1976 a pour thème la "communauté de l'homme"  Ici, les baha'is peuvent relier le souci de l'ONU de créer sur cette planète des habitats humains procurant la plus haute qualité de vie humaine à la compréhension baha'ie de ce qui doit être sous-jacent aux arrangements physiques d'une communauté pour procurer l'unité essentielle et le bonheur humain. Puisque tous les pays ont le souci des habitats humains et de la qualité de vie des hommes, femmes et enfants qui y vivent, la coopération baha'i-ONU dans ces domaines serait très probablement vue avec faveur par les gouvernements nationaux.

B. Rapport des Communautés baha'ies avec les Centres d'information des Nations Unies et les Bureaux du Programme de développement des Nations Unies.

Le Bureau d'information publique des Nations Unies a établi à travers le monde un réseau de centres d'information avec le personnel et l'équipement nécessaires pour desservir les gouvernements et organismes non-gouvernementaux dans la mobilisation de l'opinion publique en faveur des programmes globaux de l'ONU. Tant la Communauté internationale baha'ie, que l'Assemblée spirituelle nationale des baha'is des Etats-Unis sont affiliées au Bureau d'information publique de l'ONU aux quartiers-généraux des Nations Unies à New York, respectivement à titre d'organisme non-gouvernemental international et national. Un rapport équivalent avec le Centre d'information de l'ONU (CINU) est possible aux Assemblées spirituelles nationales dans les pays auxquels le Centre d'information fournit ses services. Il est donc important qu'une communauté baha'ie nationale, par l'entremise de l'organisme qui la gouverne, l'Assemblée spirituelle nationale, soit enregistrée auprès du centre d'information approprié puisque, de cette façon, elle sera reconnue par ce bureau de l'ONU comme organisme non-gouvernemental national, affilié à la Communauté internationale baha'ie, et profondément intéressée aux buts et activités des Nations Unies.

Une communauté nationale baha'ie ainsi reconnue sera inscrite sur la liste d'envoi officielle du centre d'information de l'ONU et recevra l'information et la documentation à jour de l'ONU. En outre, le centre d'information coopère en rendant disponible à la communauté baha'ie la documentation de l'ONU, ses affiches, la location de ses films et fournit très fréquemment des conférenciers-invités aux Journées de l'ONU et des droits de l'homme commanditées par les baha'is, ou à d'autres événements baha'i-ONU. Les directeurs de CINJ et leurs adjoints se sont souvent adressés aux auditoires des programmes Báhá'í-ONU.

Si le rapport de l'Assemblée spirituelle nationale avec le centre d'information des Nations Unies, par l'entremise d'un représentant de l'ONU ou d'un comité de l'ONU spécialement désignés, est étroit et cordial, il peut aider à la reconnaissance de la foi dans ce pays en donnant accès auprès des dignitaires ou des services importants du gouvernement. Les introductions par le Directeur de CINU - ou son adjoint, - par exemple, ont permis aux communautés baha'ies d'établir des contacts importants avec les Ministères de l'éducation.

Dans un pays où il n'existe pas de centre d'information de l'ONU, le bureau du Programme de développement des Nations Unies (PDNU) essayera, du mieux possible puisqu'il n'est pas un service officiel d'information de l'ONU, de fournir la documentation et l'expertise pour les programmes de la Journée de l'ONU et de la Journée des droits de l'homme. Dans ce cas, il serait excellent que l'Assemblée spirituelle nationale entre en contact avec le PDNU et fasse connaître son intérêt dans l'ONU et son rapport avec la Communauté internationale baha'ie, établissant le même genre de  rapport chaleureux qu'elle aurait entretenu avec CINU. En raison de l'intérêt de la Communauté internationale baha'ie, pour les activités de l'ONU dans le domaine du développement, un rapport étroit existe entre le bureau de la Communauté internationale baha'ie, et les quartiers-généraux du PDNU à New York. Le PDNU a été des plus généreux en fournissant aux communautés baha'ies, par notre entremise, de la documentation, des diapositives et des films concernant les programmes de développement de l'ONU à travers le monde. Conscients de la position non-politique de la foi, ainsi que du travail constructif des communautés baha'ies à cause de leur profond intérêt dans le développement total de l'être humain et de la société, les représentants du PDNU et leurs adjoints ont souvent et volontiers assisté la Communauté internationale baha'ie, par des présentations décisives auprès des dignitaires gouvernementaux, par l'intermédiaire desquels il a ensuite été possible, dans plusieurs pays, d'obtenir la reconnaissance officielle de la foi.

Tel que déjà mentionné, la Communauté internationale baha'ie, a récemment obtenu le statut consultatif auprès de l'UNICEF. Toutefois, elle n'a pas encore établi un rapport officiel avec les agences spécialisées de l'ONU telles que: l'Organisme éducatif, scientifique et culturel des Nations Unies (OESCNU), l'Organisme mondial de la santé (OMS), l'Organisme d'alimentation et d'agriculture (OAA), l'Organisme international du travail (OIT), mais les communautés baha'ies sont encouragées à se lier d'amitié avec les bureaux et dignitaires de l'ONU de leurs pays. Encore une fois, de tels contacts offrent d'excellentes occasions de rejoindre les gens qui se soucient de l'unité du genre humain et d'améliorer le sort de la race humaine.

En plus de ces contacts valables avec le Centre d'information de l'ONU, le bureau du PDNU et les agences de l'ONU, qui peuvent permettre l'accès auprès de "gens éminents et de dignitaires gouvernementaux responsables", des amitiés importantes peuvent être établies avec les experts de l'ONU dans les petites villes et les villages. Ce rapport peut ouvrir des possibilités d'aide baha'ie aux projets de l'ONU, augmenter les possibilités d'une aide bienvenue de l'ONU aux programmes baha'is parallèles de développement dans l'avenir.

C. Coopération à la source dans les projets.

Nous ne faisons que commencer d'explorer la coopération à la source de la Communauté internationale baha'ie, avec les agences des Nations Unies "quand les activités d'une communauté baha'ie ont atteint ce stade de développement où la communauté est engagée dans des projets parallèles ou complémentaires à ceux des Nations Unies, par exemple les campagnes contre l'analphabétisme". Des écoles primaires et secondaires baha'ies ont été établies dans plusieurs pays, et des programmes d'instruction ont déjà été commencés par de nombreuses communautés baha'ies pour enseigner aux baha'is illettrés à lire et à écrire afin qu'ils puissent acquérir une meilleure connaissance des enseignements, principes et lois baha'is et fonctionner d'une manière plus efficace dans l'administration de leurs communautés.

Même à ce stade des projets de développement baha'is, il serait bon que les communautés baha'ies fassent connaître aux Centres d'information des Nations Unies, aux bureaux du Programme de développement des Nations Unies, tout comme à l'UNICEF et à toute autre agence de l'ONU appropriée, les projets qu'elles entreprennent contre l'analphabétisme, pour le développement de la femme et l'éducation des enfants, quelque restreints que ces programmes puissent être. Il est tout à fait possible que l'expertise baha'ie dans ces domaines puisse être utile aux programmes que les Nations Unies entreprennent en collaboration avec le gouvernement du pays. Les communautés baha'ies pourraient aussi trouver nécessaire  d'informer le bureau gouvernemental approprié de l'existence de ces programmes, qui sont à l'avantage des citoyens du pays.

D. Dissémination de l'information sur les Nations Unies.

Depuis de nombreuses années, le bureau de la Communauté internationale baha'ie, à New York a, par l'intermédiaire de leurs Assemblées spirituelles nationales ou de leurs représentants ou comités désignés aux Nations Unies, disséminé aux communautés baha'ies du monde entier "l'information concernant les activités et les buts des Nations Unies et de ses diverses agences." Bien entendu, à cause du vaste éventail des activités des Nations Unies impliquant toutes les affaires de l'humanité - nous nous sommes concentrés sur les domaines qui, à notre avis, fournissaient aux communautés baha'ies les moyens d'une coopération non-politique et constructive par le truchement des programmes baha'i-ONU. Au cours des quelques dernières années, la Communauté internationale baha'ie, s'est concentrée sur le développement économique et social, l'égalité de l'homme et de la femme, la population, l'alimentation mondiale, et nous avons posté de la littérature, des affiches et, occasionnellement, des films aimablement prêtés par le PDNU, que les communautés baha'ies pouvaient utiliser pour commanditer des programmes de la Journée de l'ONU ou de La Journée des droits de l'homme.

En guidant les communautés baha'ies, le bureau de la Communauté internationale baha'ie, auprès de l'ONU a mis l'emphase sur les "Années des Nations Unies: Année internationale des droits de l'homme (1968), Année internationale d'action en vue de combattre le racisme et la discrimination raciale (1971), Année internationale de l'éducation (1970), Année de la population mondiale (1974), et l'an dernier, Année internationale de la femme (1975). En plus de fournir la documentation de l'ONU, nous avons préparé et rendu disponibles des dépliants, des déclarations et des compilations présentant le point de vue baha'i sur les problèmes mondiaux de considération urgente pour les Nations Unies.

A cause des dépenses d'achat et d'expédition de la documentation de l'ONU pour les programmes baha'i-ONU - les affiches, par exemple, souvent en couleur et l'article le plus attrayant, sont très onéreuses - il est des plus valables, tel que déjà mentionné, que les communautés baha'ies établissent des rapports chaleureux  et étroits avec les Centres d'information des Nations Unies et les bureaux du PDNU, dont elles peuvent obtenir, presque toujours sans frais, la documentation nécessaire au succès des programmes baha'is de la Journée de l'ONU et de celle des droits de l'homme. Bien que les Centres d'information de l'ONU ne conservent souvent qu'un petit approvisionnement de littérature de l'ONU, si un organisme non-gouvernementale comme une communauté baha'ie nationale, indique clairement son grand intérêt à éduquer le public sur les programmes constructifs et non-politiques de 1'ONU, ces Centres essayeront de faire de leur mieux pour obtenir des quartiers-généraux de l'ONU toute la documentation nécessaire.

Le bureau de la Communauté internationale baha'ie, a aussi produit, à l'usage des communautés baha'ies dans leur coopération avec l'ONU, des dépliants baha'is se rapportant aux questions de l'ONU, des déclarations présentées aux réunions ou conférences de l'ONU offrant la solution baha'ie, et des compilations d'enseignements baha'is pertinents aux problèmes de l'ONU. Il nous est graduellement possible de rendre cette documentation disponible en anglais, en français et en espagnol, langues qui peuvent être utilisées dans presque tout le monde baha'i. Par l'intermédiaire des institutions baha'ies locales, ces déclarations et dépliants peuvent être, et ont été, traduits dans les langues locales avec beaucoup de succès.

Encore une fois, une prise de conscience des activités et programmes de 1'ONU, rendue possible par le bureau de la Communauté internationale baha'ie, à New York par des circulaires et une documentation choisie et renforcée par la documentation disponible à titre gracieux aux Centres d'information des Nations Unies et les bureaux du PDNU, fournira aux communautés baha'ies l'information qui, si elle est reliée de façon appropriée aux enseignements et principes baha'is, peut offrir des possibilités d'enseigner la foi rarement offertes par les autres niveaux d'activités baha'ies.

E. Usage des Centres baha'is pour les réunions et programmes de l'ONU.

Un Centre d'information des Nations Unies peut demander à faire usage d'un centre baha'i local ou d'un Haziratu'l-Quds pour les programmes officiels de l'ONU, - pour observer la Journée de l'ONU et celle des droits de l'homme, par exemple, - ou pour des réunions en vue de coordonner les activités des organismes non-gouvernementaux locaux. Pourtant, cette pratique, à prime abord inoffensive, a ses dangers.

Quand une communauté baha'ie commandite une réunion de la Journée de l'ONU ou de la Journée des droits de l'homme, elle contrôle le sujet, le conférencier, etc. Cependant, les bureaux des Nations Unies ont souvent pour mission de mobiliser l'opinion publique sur les préoccupations de l'ONU, de nature fortement politique et portante à controverse. Il serait des plus malheureux qu'un centre baha'i soit utilisé à cette fin. De nombreux organismes non-gouvernementaux collaborent aussi très étroitement avec l'ONU dans les domaines politiques, comme la décolonisation, le racisme, le désarmement, etc. Par conséquent, il serait essentiel que la communauté baha'ie indique clairement au Centre d'information des Nations Unies sa nature non-politique et s'assure que toute réunion tenue dans les locaux baha'is, à sa demande, considérera des sujets des domaines économique et social de l'ONU, comme le développement, l'environnement, le statut de la femme, etc. Il serait d'ailleurs plus sage que les communautés baha'ies évitent que leurs centres soient utilisés pour les activités officielles de l'ONU autres que celles que la communauté baha'ie commandite elle-même dans une compréhension et une collaboration étroite avec le centre d'information des Nations Unies, comme les programmes de la Journée de l'ONU ou celle des droits de l'homme.

Il se peut qu'à un moment, une communauté baha'ie se retrouve dans une situation embarrassante où le gouvernement lui conseille et l'encourage à travailler étroitement avec les Nations Unies dans des domaines politiques auxquels le gouvernement lui-même est intéressé, ce que  les baha'is ne peuvent évidemment pas faire. Ce rapport des communautés baha'ies avec les bureaux des Nations Unies, qui à leur tour travaillent main dans la main avec les gouvernements, est donc très délicat et variera d'un pays à un autre. Il est à espérer qu'à mesure que les communautés baha'ies croîtront en nombre et en profondeur, la nature et la contribution de ces communautés à l'amélioration de la qualité de vie des gens du pays et de toute la planète seront si bien connues au gouvernement national - et aux bureaux de l'ONU - que les limites dans lesquelles la communauté baha'ie, à cause de sa nature non-politique, peut coopérer avec l'ONU seront clairement comprises.

F. Rapport des Communautés baha'ies avec les Associations des Nations Unies et les autres Organismes non-gouvernementaux.

Puisque les Associations des Nations Unies (ANU) ont été établies à travers le monde dans le but spécifique de promouvoir les buts et programmes des Nations Unies, les succursales nationales ANU et leurs chapitres locaux sont très fréquemment actifs dans la promotion de programmes pour la Journée des Nations Unies et celle des droits de l'homme. Les communautés baha'ies ont à plusieurs reprises coopéré avec les ANU dans de telles activités. En fait, des communautés nationales baha'ies ont même pris l'initiative dans l'organisation de succursales de l'ANU, se joignant aux citoyens locaux intéressés au travail de l'ONU. Ces succursales, toutefois, n'ont pas duré longtemps, puisque tous, sauf les baha'is, ont bientôt perdu tout intérêt, et les communautés baha'ies ont décidé qu'il était plus valable pour le prestige de la foi de commanditer leurs propres programmes de l'ONU.

Les communautés baha'ies doivent être prudentes dans leur coopération avec l'ANU puisque cet organisme peut être très politisé. Puisque l'ANU tente de mobiliser l'opinion publique en faveur de l'éventail complet des activités des Nations Unies - politiques, tout comme économiques et sociales il est naturel que les programmes commandités par l'ANU puissent souvent se centrer sur des questions controversées à l'ONU, et sur la co-commanditation ou la participation des communautés baha'ies à de telles activités peut être une source d'embarras pour les baha'is et peut même être préjudiciable à la foi.

C'est pourquoi, même l'association officieuse avec l'ANU ou d'autres organismes non-gouvernementaux doit être approchée avec beaucoup de prudence et il est essentiel qu'une communauté baha'ie sache exactement quels seront le sujet et le caractère du programme. En fait, il est de beaucoup préférable que la communauté baha'ie elle-même entreprenne la commandite d'une réunion de la Journée de l'ONU ou de la Journée des droits de l'homme, puis invite l'ANU et les autres organismes non-gouvernementaux à s'y joindre. De cette façon, la communauté baha'ie peut contrôler le caractère de l'activité et éviter toute orientation déplaisante qui ne convient pas aux enseignements et principes baha'is.

Le rapport d'une communauté baha'ie avec d'autres organismes non-gouvernementaux doit être évalué sur une base individuelle. Quelques organismes sont presque entièrement non-politiques. Dans d'autres cas, la communauté baha'ie peut être confrontée par les mêmes problèmes que dans sa coopération avec l'ANU. Pourtant, dans certains domaines d'intérêt baha'i, par exemple, l'égalité de l'homme et de la femme, il est possible de participer avec les organismes non-gouvernementaux intéressés à la question au très grand avantage de la foi. La coopération avec les organismes féminins de tout pays donné dans le but commun d'améliorer les conditions des femmes peut, par exemple, donner aux communautés baha'ies l'occasion de faire des amis pour la foi et d'attirer de nombreuses personnes aux enseignements.

Que le rapport d'une communauté baha'ie soit établi avec l'ANU ou avec d'autres organismes non-gouvernementaux, il ne doit pas être de nature formelle par l'affiliation à ces organismes, mais une coopération informelle à des événements spécifiques. De cette manière, la communauté baha'ie conserve son indépendance de caractère et d'action et choisit, si les conditions le permettent, de s'associer en co-commanditation ou en participation à d'autres organismes amicaux qui partagent quelques-uns de nos buts.

* En accordant l'accréditation, les Nations Unies opèrent une distinction  entre les "religions" qu'elle ne reconnaît pas et les "organismes rattachés aux religions". C'est pourquoi ce n'est pas la "foi baha'ie" mais la "Communauté internationale baha'ie" - c'est-à-dire, la communauté mondiale baha'ie - qui est officiellement représentée aux Nations Unies.

La création d'une communauté unifiée

La création d'une communauté unifiée

Déclaration de la Communauté internationale baha'ie

1 January 1976

Un établissement humain doit, tout d'abord, répondre à la question: "Quel est le but de notre vie, en tant qu'être humains, sur cette planète?". Faute de réponse à cette question, nous ne pouvons pas être certains des mesures à prendre afin de façonner notre comportement, en tant qu'individus, et édifier une société dans laquelle nous pouvons avoir une action réciproque, dans le but de parvenir à un bonheur humain élémentaire. La façon dont nous définissons la nature de l'individu et les ressources potentielles qu'il doit mettre en œuvre, pour être heureux, déterminera l'environnement spirituel et physique nécessaire à tout être humain, pour parvenir à son plein développement.

La nature de l'individu se rattache évidemment à celle de la société et de la civilisation. Tout en nous posant la question concernant le but de l'individu, nous ne pouvons manquer de faire de même quant au dessein fondamental de la famille et, au-delà de celle-ci, de la communauté locale, nationale et mondiale.

La perception largement répandue de l'impuissance actuelle des établissements humains, ruraux ou urbains, qu'il s'agisse de pays pauvres ou riches, à satisfaire aux besoins humains et à assurer le bonheur aux membres de la race humaine, témoigne d'un éveil de la conscience humaine conduisant éventuellement au développement de nouvelles façons de vivre, de même qu'à de nouvelles conceptions d'un environnement favorable à la croissance. Le point central de cette approche est la reconnaissance de la nature spirituelle de l'homme. Il ne s'agit pas seulement de protéger et nourrir le corps physique. Les qualités rationnelles et spirituelles, qui sont à la source et la base de la croissance de l'homme, doivent également être nourries. L'établissement est l'environnement physique dans lequel se développent ces trois aspects de la nature humaine: physique, rationnel et spirituel.

La communauté devrait refléter le but fondamental de la vie humaine, dont l'essence même est de connaître et adorer Dieu, tout en contribuant au progrès d'une civilisation allant constamment de l'avant. La prière, la méditation et le travail accompli dans un esprit de service envers l'humanité sont tous, nous le maintenons, des expressions de l'adoration d'une Source Suprême, dont l'essence et la nature sont au-delà de la compréhension humaine, mais dont le plan et la direction se manifestent dans la vie et les enseignements des fondateurs des religions révélées du monde. Ces fois sont perçues comme étant des phases du déroulement d'un plan divin et les communautés humaines comme l'expression physique d'une unité établie par la religion, à chaque âge. C'est ainsi que nous voyons des communautés reflétant l'unité de la famille, de la tribu et de la nation Dans cette perspective, le bonheur humain, en notre temps, exige que tout le monde reconnaisse l'unicité du genre humain et s'efforce d'amener l'humanité à l'unité, loi spirituelle et besoin suprême de notre âge. Grâce à des relations étroites avec leur Créateur et leurs semblables, hommes et femmes, enfants et adolescents, que ce soit dans une grande ville, une cité ou un village, peuvent se trouver soudés par un lien spirituel qui non seulement les rassemble au sein de leur environnement immédiat, mais encore, dépassant les limites locales et englobe tous les peuples de la planète. C'est seulement dans ce cadre qu'un établissement peut remplir les besoins de ses habitants.

Afin d'éveiller en chaque individu un désir sincère de rechercher le véritable bonheur et de s'acquitter de ses hautes responsabilités tant envers lui même qu'envers tous les autres membres de la famille humaine, la vie dans la communauté devrait encourager l'accomplissement de certaines conditions essentielles. Pour n'en citer que quelques unes:

  1. Développement d'un bon caractère et de qualités spirituelles, telles que l'honnêteté, la loyauté, la compassion et la justice.
  2. Éducation graduelle de tout le monde en vue de l'élimination des préjugés de race, croyance, classe, nationalité et sexe.
  3. Élimination de toutes les formes de superstitions nuisibles au progrès humain, en comprenant l'harmonie de la science et de la religion, représentant deux aspects de la réalité.
  4. Développement des talents et capacités uniques de chaque individu, en cultivant les connaissances et en acquérant des techniques pour la pratique d'un métier ou d'une profession, non seulement pour une satisfaction personnelle, mais encore pour contribuer à l'enrichissement de la vie de la communauté entière.
  5. Entière participation des deux sexes aux opérations électorales et administratives de la communauté, y compris les prises de décisions.

Dans un tel environnement, les individus et la communauté réagiront réciproquement, de façon continue, dans un souci mutuel d'assurer le bonheur de tous les êtres humains. Par exemple, la famille - unité fondamentale de la société et souvent le lien le plus puissant entre l'individu et la communauté - est non seulement responsable du bien-être physique de ses membres, mais encore de leur développement spirituel. Le mariage devrait se faire d'après le libre choix des partenaires, avec le consentement des parents et sous le contrôle du corps dirigeant de la communauté, basé sur un engagement concernant la véritable égalité de l'homme et de la femme, l'éducation des enfants dans une atmosphère d'amour et d'universalité, ainsi que la reconnaissance des droits et responsabilités de chaque membre de la famille.

Un plan d'administration, à l'échelle locale, nationale et internationale, devrait comprendre des dispositions pour que l'énergie engendrée par la foi des individus soit canalisée dans des institutions qui utilisent cette force collective, de façon systématique, afin de créer un nouveau niveau de conduite sociale. Le corps administratif local, à titre d'illustration, devrait être élu par tous les membres de la communauté au scrutin secret, sans candidatures ni campagne électorale. Libre d'intérêts acquis, ce corps sera chargé du bien-être de sa communauté. Cependant, il sera toujours guidé, dans ses décisions et actions, par un souci de l'ensemble de l'humanité. Son but sera d'agir, selon ses possibilités, non seulement en vue d'éduquer, conseiller et s'occuper des membres de sa propre communauté, mais encore de le faire pour toutes autres personnes pouvant avoir besoin de son assistance et désireuses d'y avoir recours. Ce corps s'efforcera toujours d'encourager l'harmonie, le progrès et la justice. Il sera relié aux membres de la communauté en prenant conseil avec eux au sujet des besoins et buts, tant individuels que communautaires, à des réunions régulières où tous peuvent exprimer leurs idées.

La position centrale de la prière et de la méditation dans la vie individuelle et communautaire renforcera le rôle des lieux d'adoration, au sein des villages, cités et grandes villes, et les rattachera à une société globale. Ces lieux de prière devraient être ouverts à tout le monde, sans distinction d'origine ni de croyance, et devraient être agrandis et développés, afin de servir de sièges autour desquels tourneront les institutions scientifiques, éducatrices, humanitaires et administratives de chaque communauté. C'est ici que membres de la communauté viendront prier et méditer au début de chaque jour. Ainsi, les activités de la journée -- que ce soit chez soi, à l'école ou au travail, au bureau, à la ferme, à l'usine, (etc...)- découleront d'une source spirituelle et deviendront l'expression extérieure de la foi.

Bien que l'on puisse à peine s'imaginer, à présent, ce que seront la richesse ultime d'une humanité organiquement unie et le caractère de la vie individuelle et collective, au sein d'une communauté mondiale future, le plan d'après lequel un tel développement peut se produire et les mesures immédiates que les dirigeants responsables d'une humanité nécessiteuse devraient maintenant adopter peuvent être clairement discernés et devraient être poursuivis avec foi, courage et détermination.

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